Il faut reconsidérer l’importance du secteur agricole et mettre en place une politique agricole renouvelée et concertée, a souligné Leïth Ben Becher, agriculteur, producteur d’olives, et ex-président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), dans une déclaration à l’agence TAP, soulignant l’impératif de régler les problèmes entravant cette activité, notamment fonciers, de couverture sociale et d’accès aux financements.
Intervenant en marge d’une conférence organisée, vendredi à Tunis, par la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur le thème de l’utilisation de l’innovation et de la technologie pour le développement du secteur oléicole en Tunisie, Ben Becher a affirmé qu’il est indispensable de mutualiser les efforts des différents intervenants publics dans le secteur oléicole (ONH, Packteck, ministères de l’Agriculture et de Commerce…), et ce, en mettant en place une organisation centrale qui gère toutes les opérations ont trait à cette activité, à l’instar de l’Espagne, la Grèce, et la France.
Par ailleurs, il a recommandé de créer des groupements de professionnels, ce qui permettra d’améliorer le rendement de l’oliveraie. Dans ce cadre, il a appelé le gouvernement à concevoir un cadre juridique adéquat, et à adopter une politique de subvention de l’huile d’olive pour maintenir à un prix bas.
Lisa Paglietti, économiste à la FAO, a évoqué le projet d’appui à l’activité oléicole en Tunisie, lancé depuis 2015, par la BERD et la FAO, expliquant qu’il vise à mettre en place un processus d’innovation technologique couvrant toute la chaîne oléicole, à même d’améliorer la qualité, l’efficacité et la compétitivité à tous les échelons de la filière oléicole, de l’oliveraie à la table.
Cela inclut de meilleures techniques de culture et de récolte, un transport rapide et efficace des olives, des huileries bien organisées et des systèmes de traçabilité et de certification, afin de satisfaire les exigences des distributeurs importants et des marchés haut de gamme.
De son côté, Ahmed Zairi, représentant de la BERD, a souligné que la Tunisie doit mettre en place une stratégie de l’huile d’olive afin de développer son activité oléicole, aussi bien de point de vue qualité que production. Ceci, lui permettra de conquérir de nouveaux marchés, dont l’Amérique de nord, le Canada et l’Asie.