La ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdoline Cherni, a indiqué que le budget de son département en 2018 va enregistrer un accroissement de 21,4% par rapport à 2017 pour s’élever à 663,839 millions de dinars contre 547,041 MDT en 2017. Le nouveau budget du ministère représente 1,84% du budget de l’Etat.
Lors de son audition vendredi devant la Commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique de l’ARP, la ministre s’est félicitée des performances réussies par les sportifs tunisiens en 2017 à l’échelle internationale, continentale et arabe.
Elle a souligné la détermination de son département à poursuivre les reformes profondes dans le domaine de la jeunesse par le biais de programmes dans le cadre d’une action de partenariat avec les autres ministères concernés.
“Nous sommes soucieux de fixer des objectifs précis dans le cadre d’une évaluation globale des domaines de la jeunesse et des sports et sur la base de données reflétant réellement la situation”, a affirmé la ministre.
Majdoline Cherni a souligné que “les performances sportives ont été très encourageantes en 2017 après que les sélections nationales ont brillamment remporté des titres importants”.
“Malgré la pression des moyens financiers, les efforts conjugués de toutes les partis ont porté leurs fruits avec la consécration dans les faits des programmes de la bonne gouvernance et la maîtrise de la gestion financière et administrative au sein des fédérations sportives”, a-t-elle fait remarquer.
Elle a indiqué que les performances ne se sont pas limitées à la réussite technique “mais ont été relevées également dans l’organisation par la Tunisie de nombreuses manifestations sportives internationales, continentales et régionales (Afrobasket, Mondial mini-foot…)”, affirmant que son département poursuivra sur la même voie avec des projets de renforcement et d’entretien de l’infrastructure sportive dans les différentes régions du pays par le biais de programmes de formation et recyclage pour préparer les hautes compétences chargées de ces missions.
La ministre a annoncé également que les clubs et associations bénéficieront du soutien nécessaire en coordination avec la société du Promosport tout en lançant des reformes nécessaires avec notamment le projet du statut régissant les structures sportives qui sera soumis bientôt à l’ARP.
Concernant le domaine de la jeunesse, Cherni a fait état de grands défis qui attendent l’autorité de tutelle “en raison de la spécificité du traitement des problèmes de cette frange de la société”, ce qui exige, a-t-elle estimé, la mise en place de programmes importants pour la réforme des maisons de jeunes (640 institutions).
“Ces programmes seront activés en collaboration avec la société civile et tendront à assurer une intégration sociale et économique en coordination avec les ministères concernés dont le programme “Moubadiroun” qui associe 7 départements et touche les jeunes chômeurs avec pour l’objectif l’enracinement de la culture de l’autonomie afin que le jeune puisse se lancer dans le travail privé avec confiance et compétence”, a-t-elle indiqué.
Dans le domaine de l’emploi, la ministre a précisé que le budget de son département en 2018 “ne prévoit pas de nouveaux recrutements mais il y aura des mesures législatives pour encourager les jeunes à investir dans le domaine du sport avec la révision du cahier des charges de certains secteurs, tel la construction de salles de sport”.
Elle a souligné d’autre part que “la protection des jeunes contre la violence, la drogue et l’émigration clandestine est la responsabilité de tous”, précisant que son département étudie sérieusement le dossier de l’éducation “informelle” en partenariat avec les ministères de l’éducation, de la culture, de l’enseignement supérieur sous forme de pôles.
Les membres de la commission parlementaire, tout se sont félicités de leur côté des résultats accomplis par les sélections nationales en 2017, ont appelé à traiter les problèmes aigus dans les domaines de la jeunesse et des sport, la situation difficile des clubs et des associations dont certains sont soupçonnés de mauvaises gestion (contrats de joueurs et d’entraîneurs, rôle des agents de joueurs). Ils ont mis l’accent sur la nécessité pour le département de tutelle d’accélérer la promulgation du statut des structures sportives et de mettre en place des lois rigoureuses fixant les modalités de sponsoring et des primes de Promosport.
Ils ont également soulevé le problème épineux de l’entretien des installations sportives dont certaines sont en état de délabrement dans plusieurs régions, mettant en cause à cet égard le laxisme du département de tutelle.
Les députés ont critiqué par ailleurs “l’absence de politique du ministère dans le domaine de la jeunesse ce qui approfondie les comportements à risque chez les jeunes”, appelant à concrétiser les conclusions du dialogue sur la jeunesse et les accords conclus avec les autres ministères.