Inspiré par son village de Sidi Bou Saïd, l’artiste peint d’abord des miniatures suivant la tradition orientale de l’icône puis aborde des formats plus importants, souvent à l’acrylique mais utilisant également l’or et l’argent. Ses thèmes favoris sont des scènes dites de genre (métiers traditionnels, scènes quotidiennes ou natures mortes) ainsi que de nombreuses figures féminines, en général dans un intérieur décoré (Wikipédia).
A une question de Alya Hamza (La Presse de Tunisie, mars 2016) sur sa place dans l’univers des grands artistes peintres tunisiens, il répond “je ne suis pas un personnage public et je fuis les mondanités, ce qui ne me donne pas de droits et par conséquent, pas de devoirs non plus. Ainsi, dans les années 50, alors que j’habitais Paris et que je commençais à être connu dans les milieux artistiques grâce à la diffusion de ma peinture dans plusieurs pays européens, ma première réaction a été de prendre mes d’istances avec ce monde pour me réfugier dans le calme de Sidi Bou Saïd. Je ne me considère pas comme un mythe, j’essaie d’être moi-même. Peindre et créer est le seul devoir que j’aie, mais envers moi-même”.
Plus loin il affirme ne rien regretter de toutes les étapes de sa vie “hormis la disparition de quelques êtres chers, je garde de la vie d’excellents souvenirs, y compris de ma période bohème où je travaillais nuit et jour. Fort heureusement pour moi, j’ai toujours réalisé ce que j’ai voulu et il n’y a pas eu de place pour les regrets ni pour la nostalgie dans mon existence. Je me suis essayé à la sculpture, la poésie, la céramique, la mosaïque, l’architecture, la musique et c’est vraiment la peinture qui a été mon mode d’expression favori”.
Jellal Ben Abdallah, son parcours en quelques dates
26 Mai 1921 : Naissance à Bab Menara à Tunis.
1934 : 1ère exposition en herbe avec Hatem El Mekki rue du Pacha. Porte de l’intérêt pour l’art de la miniature.
1938 : Choisit la peinture comme mode d’expression artistique et décide d’en faire son métier. Fréquente les peintres de l’Ecole de Tunis et s’inspire de Amor Ghraïri et Aly Ben Salem. Peint « Le Martyr » après les évènements d’avril 1938.
1948 : Entre à l’école des Beaux-Arts de Tunis et y reste 3 semaines. Remporte le 1er prix de peinture et reçoit une bourse pour séjourner à Paris pendant 3 mois.
1949 : Arrive à Paris et fréquente l’académie de la grande chaumière et les artistes de Montparnasse. Rejoint Moses Levy à Rome et visite Venise et Florence. Intérêt majeur pour la peinture des primitifs italiens et de la Renaissance.
1950 : Passe 3 mois à Stockhölm à l’invitation d’Aly Ben Salem.
1951 : 1ère grande commande publique : 2 fresques pour le Lycée de jeunes filles de Sousse.
1951 : Commande de l’état : Fresques pour la maison de Tunisie à Paris où il s’installe à nouveau pour 2 ans rue des Ecoles et reprend le gigantesque atelier d’Auguste Matisse, rue Cassini.
1953 : Peint un hommage à Picasso. Retour définitif à Sidi Bou Saïd. Renoue avec l’école de Tunis. Premières expositions de miniatures à la galerie ARS.
1956 : Maquettes de plus de cent timbres pour la jeune république tunisienne.
1957 : Devient décorateur du théâtre municipal de Tunis pendant 13 ans. Epouse Latifa Bach Hamba qui devient sa muse.
1968 : Décore avec Aly Ben Salem le pavillon de Tunisie à Bruxelles.
1970 : Parution d’un livre de miniatures chez Cérès Productions. Expose désormais annuellement à la Galerie Gorgi avec les membres de l’Ecole de Tunis.
1977 : Trouve une facture « classique » qui deviendra sa marque de fabrique pendant une période de 30 ans et annonce le succès commercial du peintre.
1997 : Dernière exposition de 50 miniatures à la Galerie Ammar Farhat. 12 lithographies tirées à 200 exemplaires à Paris. Expose de moins en moins et vend directement depuis son atelier.
2013 : Parution du livre « Jellal Ben Abdallah, sous l’artifice, la simplicité » par Amin BOUKER. L’artiste décide de rompre à nouveau avec les expositions. Série de tableaux en hommage à la peinture de la Renaissance.
2014 : Retour aux micro miniatures. Nombreuses études préparatoires pour le “Dieu Boukornine” et le “Cyclope”.
2015 : 2ème rétrospective, “Ben Abdallah, peintre d’un seul tableau” organisée par l’institut français de Tunisie au lycée Carnot où Ben Abdallah a été élève. 40 oeuvres sont ainsi exposées dont une partie des collections de la BIAT, l’UBCI, le ministère de la culture et la résidence de l’ambassadeur de France.