La Tunisie est classée 110ème à l’échelle mondiale sur un total de 201 pays, par le rapport publié, récemment, par Fitch Ratings sur “Tunisie: les risques opérationnels”. Au niveau de la région Mena (18 pays), notre pays est classé 9ème, avec un score de 47,8/100, alors que le score moyen de toute la région Mena est de 47,4/100.
Selon l’agence de notation, la Tunisie présente un grand nombre d’avantages, dont l’ouverture sur l’investissement étranger, la proximité de l’Europe et des marchés africains, et son adhésion à une multitude d’accords de libre échange.
“La Tunisie s’est investie en créant plusieurs zones de libre échange en dehors de la capitale, ce qui reflète son engagement à attirer de nouveaux investisseurs dans des activités prometteuses, en l’occurrence les télécommunications”, a encore noté Fitch Ratings.
Toutefois, l’économie du pays fait face à plusieurs risques relatifs notamment, au marché du travail (manque de main d’œuvre qualifiée, faible niveau de participation de la femme au marché de l’emploi…), aux conditions logistiques et à la sécurité du climat d’affaires.
Au niveau du risque du marché du travail, la Tunisie est classée 15ème dans la région Mena avec un score de 43,6. Fitch a pointé du doigt, à ce niveau, l’inadéquation entre les compétences humaines et les besoins du marché du travail, le niveau élevé des impôts appliqués au contribuable et l’importante contribution qu’il assure au profit des caisses sociales, outre la prédominance des syndicats de base dans les secteurs public et privé, ce qui constitue un grand risque pour les investisseurs.
Par ailleurs, l’agence a critiqué la hausse continue du nombre de mouvements sociaux observés dans les différents secteurs depuis 2015.
Pour ce qui est du risque en matière de logistique (le score tunisien est de 46,9 alors que le score de la région MENA, se situe au niveau de 48,4/100), Fitch a fait remarquer que les entreprises sont confrontées à des risques élevés de survenue de grèves, affectant les réseaux de transport. A cela s’ajoute, la qualité modeste des routes et du réseau ferroviaire, et le problème de congestion dans les principaux ports du pays.
En revanche, l’agence a valorisé les efforts déployés par le pays, en vue de réduire le niveau de la bureaucratie dans l’activité commerciale, et d’améliorer la qualité des services publics.
S’agissant du risque de sécurité et de cybercriminalité (score de 46,7 par rapport un score régional de 43,9/ 100), le rapport a fait état de la détérioration de la sécurité dans le pays, en raison de la proximité de la Libye qui présente un risque élevé d’attaques terroristes et d’intrusions sur les frontières nationales, et aussi, la proximité de l’Algérie, avec les risques accrus de la contrebande.
Fitch a noté, en outre, que la Tunisie fait face, également, à la hausse des risques de délits financiers, car la Tunisie ne respecte pas les normes internationales d’information financière.
En ce qui concerne le risque dans les domaines du commerce et de l’investissement (un score de 53,8 par rapport à un score régional de 47,4/100), l’agence de notation a révélé que ce risque est le moins pesant pour la Tunisie, au vu que cette dernière offre un environnement d’investissement ouvert et des incitations fiscales importantes dans les secteurs industriels clés.