Les membres du Comité de santé et des affaires sociales à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont appelé, le 18 novembre, lors de la séance d’audition du ministre de la Santé par intérim, Mohamed Trabelsi, relative au budget du ministère pour l’année 2018, à tenir une séance de travail avec le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, et le nouveau ministre de la Santé, Imed Hammami, pour procéder en urgence à des modifications au niveau du budget alloué à ce département avant de le soumettre devant l’ARP le 2 décembre prochain.
Le budget du ministère de la Santé pour l’année 2018 est estimé à 2,646 milliards de dinars, soit une augmentation de 6,8% en comparaison de l’année 2017 (2,476 milliards de dinars).
La répartition du budget du ministère de la santé pour l’année 2017 n’était pas judicieuse et n’a pas pris en considération différentes priorités dans le secteur, ont regretté des députés. Ils ont rappelé à ce propos, l’absence de subventions nécessaires pour l’acquisition des équipements dans des structures sanitaires alors que des enveloppes ont été mobilisées pour la création de nouveaux hôpitaux.
Les subventions estimées à 7,2 millions de dinars accordées par le ministère des finances ne sont pas suffisantes pour réaliser des travaux d’entretien et consolider les équipements dans des établissements de santé, ont-ils encore affirmé.
D’autres députés ont fait part de leur insatisfaction quant aux subventions accordées pour la médecine de prévention, estimées à 24.9 millions de dinars, qui affecteront, selon eux, le bon déroulement du programme préventif à réaliser durant l’année en plus des nouvelles dettes enregistrées par la pharmacie centrale.
Pour sa part, Trabelsi a mis en relief les réformes les plus importantes prévues prochainement dont la mise à niveau de 25 services d’urgence, l’élaboration d’une loi pour protéger les agents et cadres de la santé publique en plus de la consolidation de la sécurité dans les hôpitaux, la mise à niveau des agents d’accueil et le renforcement des ressources humaines spécialisées en médecine d’urgence.
Le ministère se penchera également, a-t-il ajouté, sur l’appui de la spécialisation en médecine dans les régions avec la création de 240 fonctions de résident en médecine et le lancement d’un partenariat entre les hôpitaux universitaires et hôpitaux régionaux.
S’agissant de la rationalisation d’utilisation des médicaments, Trabelsi a souligné que le ministère optera pour la distribution systématique et sécurisée des médicaments, en plus de la création d’une agence nationale de médicament afin de mettre en place une politique d’exportation efficace dans ce domaine outre le renforcement du budget consacré aux médicaments dans ces structures de santé.
Dans le but d’enraciner une bonne gouvernance et une politique sanitaire efficace, le ministère se penchera sur la généralisation du système informatisé dans les structures de santé avec la numérisation du dossier médical et la création d’une école nationale de la santé publique, a notamment signalé Trabelsi.