La Chambre syndicale de la parfumerie et de la cosmétique a lancé, lundi 20 courant, un cri de détresse quant à la survie de certaines entreprises du secteur, suite à l’augmentation de plusieurs taxes relatives au secteur de la parfumerie et de la cosmétique prévue dans le projet de la loi de finances 2018, tant au niveau des matières premières qu’à celui des produits finis.
“Nous allons tout droit vers une augmentation des prix de vente au public de 40 à 50%, étant donné l’augmentation des droits de douane sur les parfums et produits de soins importés (positions tarifaires 33.03 et 33.04), la mise en place d’un droit de consommation de 25% qui touchera également ces mêmes produits fabriqués localement ainsi que l’augmentation de l’avance sur impôt (AIR) de 10 à 15% à l’importation et le blocage du crédit de TVA au 31/12/2017”, a indiqué la chambre dans un communiqué publié, lundi, à Tunis.
La Chambre syndicale de la parfumerie a précisé que les conséquences de ces nouvelles mesures, si elles devaient être votées par l’ARP, sur un secteur qui emploie directement entre 9.000 et 10.000 personnes et qui représente un marché de 900 millions de dinars et déjà touché par une forte baisse de la consommation, seront catastrophiques.
“Ainsi, les entreprises structurées subiront une chute de leur activité estimée à 60%, ce qui se traduirait par une diminution de l’impôt versé au trésor et la réduction de leurs effectifs, accentuant ainsi la crise du chômage qui sévit dans notre pays. Certaines entreprises, les plus fragiles, risquent même de cesser toute activité”, a ajouté la chambre.
“De même, le consommateur tunisien, déjà touché par une inflation galopante, payera directement ces augmentations (40 à 50%) et en subira de plein fouet l’impact sur son pouvoir d’achat”.
“Et en contrepartie, le marché parallèle profitera de la situation avec des produits moins chers et/ou de contrefaçon privant ainsi l’Etat des ressources fiscales qu’il escomptait sans compter les risques sur notre santé”, a-t-elle conclu.