Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a souligné, mardi 21 courant, que “les multiples difficultés auxquelles fait face l’économie nationale nécessitent un partage des sacrifices”.
Lors d’une séane plénière tenue par l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) qui s’est poursuivie tard dans la soirée du mardi pour discuter du projet du budget de l’Etat pour l’exerccie 2018, Chahed a ajouté que la réalisation d’une croissance soutenue et la relance de l’investissement demeurent tributaires de la maîtrise des finances publiques et du déficit budgétaire qui devrait s’établir à 3% à l’horizon 2020 contre 4,9% en 2018.
Il a indiqué dans sa réponse aux remarques des députés concernant l’absence de mesures d’incitation à l’investissement que “les mesures de relance de l’investissement ne figurent pas dans la loi de finances (LF) 2018 mais dans celle sur l’investissement”.
Chahed a admis que le gouvernement n’a pas réussi à présenter la liasse de mesures que comprend ladite loi, avançant qu’un programme sera établi prochainement pour faire connaître les différents encouragements et incitations mis à la disposition des investisseurs dans les différents secteurs.
Il a indiqué que la LF 2018 ne peut comprendre les différents projets et programmes visant à intensifier la croissance et l’investissement, soulignant que le plan quinquennal de développement 20016-2020 comporte des programmes régionaux et d’autres sectoriels.
Les principaux axes du projet de la LF 2018 sont, a-t-il dit, la réalisation des grands équilibres, l’institution de réformes sociales et la mise en place d’un programme économique, relevant le souci du gouvernement de contenir le budget de l’Etat dont l’accroissement a été de 10% par an en moyenne au cours de la période 2010-2017 pour s’établir à 4% entre 2017 et 2018.
Concernant l’accroissement du déficit de la balance commerciale, Chahed a fait savoir que l’accent sera mis sur le renforcement de la compétitivité des produits locaux pour qu’ils puissent accéder aux marchés extérieurs, outre la consolidation des exportations. Il s’agit, par ailleurs, de maîtriser les importations à travers l’augmentation des taxes douanières imposées sur certains produits et de mettre fin à l’importation de certains produits dont la Banque Centrale a d’ores et déjà dressé une liste.
Chahed a, par ailleurs, passé en revue les mesures décidées au profit des petites entreprises lesquelles consistent notamment en la réduction de la taxe sur les sociétés pour ce qui de celles dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 600.000 dinars, en plus de l’institution du mécanisme de garantie auquel a été alloué un montant de 100 millions de dinars (MDT).
L’augmentation de 5% des impôts sur le secteur financier et bancaire est de nature à améliorer sa contribution au financement de l’économie, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la préservation du pouvoir d’achat, Chahed a mis en exergue l’attachement de son gouvernement à la Caisse générale de compensation (CGC), tout en procédant progressivement à sa rationalisation. A ce titre, il a précisé que des financements de l’ordre de 1,570 milliard de dinars seront consacrés à la subvention des produits alimentaires de base dans le budget de l’Etat prévu pour l’année prochaine, en plus de 1,500 milliard de dinars destinés aux hydrocarbures et 400 MT au profit du transport.
Chahed a également évoqué la question des énergies renouvelables, annonçant que l’Etat a reçu 70 appels d’offres relatifs à la production de de 210 megawatts d’électricité moyennant l’utilisation des énergies renouvelables, ajoutant qu’un deuxième appel d’offres sera lancé au cours de l’année 2018 pour la production de 800 mégawatts additionnels.