La mise en place des moyens en faveur des nouvelles municipalités, l’instauration du pouvoir local, le comblement des vacances dans les municipalités et l’amélioration des conditions de leur personnel ont été les principales questions soulevées par les députés lors des débats jeudi soir sur le projet de budget du ministère des Affaires locales et de l’Environnement.
Estimant que le ministère des Affaires locales et de l’Environnement est le plus proche du citoyen et son action se répercute sur la vie quotidienne des citoyens, le député Heykel Belkacem (Front Populaire) a souligné que les fonds alloués à ce département “ne reflètent pas les responsabilités multiples qu’il assume et l’évolution des municipalités”.
Pour Mabrouk Herizi (Bloc Démocratique), les nouvelles municipalités ne sont pas encore opérationnelles pour manque de ressources financières et de recrutements, estimant qu’il y a eu ” un renoncement aux dispositions de la constitution, y compris le projet de décentralisation et des instances constitutionnelles “.
La députée Rabeha Ben Hassine (Machrou Tounes) partage le même avis, demandant au ministère de combler les vacances dans les municipalités, d’autant que “des municipalités ne sont pas dotées de délégations spéciales et ne doivent pas rester sans une autorité de gestion jusqu’aux prochaines élections”.
Pour sa part, le député Zouheir Rajbi (Mouvement Ennahdha), a soulevé le problème des ouvriers du mécanisme 16, affirmant que le troisième contingent d’entre eux n’a perçu les salaires de décembre 2016 alors que les deux premiers contingents n’ont pas perçu ceux de novembre.
Il a évoqué d’autre part la question du programme de soutien des ressources humaines des municipalités, affirmant que le budget de développement est modeste et ne prévoit pas des recrutements pour 2018 alors que ” les municipalités souffrent d’un manque flagrant en ressources humaines “.
Pour sa part, le député Ridha Zghondi (Nida Tounes) a indiqué que le pouvoir local ” ne peut être effectif à la lumière des conditions lamentables de certaines municipalités “, étant donné que les nouvelles municipalités créées manquent de moyens et d’équipements pour pouvoir mener à bien leur mission et se préparer pour le prochain scrutin électoral.
Le député Ibrahim Nassef (Machrou Tounes) s’est interrogé à cet égard sur les modalités de répartition des fonds sur les municipalités, relevant une “certaine opacité”. “Certaines municipalités ont consenti de grands efforts pour percevoir les impôts mais ont été pénalisées avec la réduction des fonds qui leur sont alloués”, a-t-il fait remarquer.
De son côté, la député Ibtissem Jebabli (Nida Tounes), a réaffirmé la nécessité d’organiser les élections municipales dans les plus brefs délais, estimant que “tout retard va exacerber les problèmes écologiques et sociaux”.
Enfin le député Abdelmoumen Belanes (Front Populaire) a estimé que la nouvelle division administrative a créé nombre de problématiques entre les municipalités voisines concernant les limites qui les séparent. Il a affirmé qu’il aurait été “plus judicieux de créer de nouveaux arrondissements municipaux rattachés aux grandes municipalités”.