L’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) indique dans son rapport 2016, publié jeudi, s’être engagée à enquêter sur une plainte déposée auprès d’elle, pour “soupçons de corruption à propos d’un marché public conclu entre la STEG et une usine privée, concernant l’acquisition de deux turbines à gaz d’une capacité de 240 MW, et ce, dans le cadre de la construction d’une nouvelle station de production d’électricité, dans la région de Bouchamma, pour un coût initial, dépassant les 160 millions de dinars (MDT)”.
La STEG avait expliqué les motivations de la réalisation de ce projet par la nécessité de faire face à l’augmentation de la demande de 8,5%, lors du pic de la consommation de l’électricité durant la saison estivale 2016, alors que la hausse de la consommation avait été de 3,5% en 2015 et que les prévisions dans le plan quinquennal tablaient sur une progression de la consommation d’énergie, ne dépassant pas les 4,5%, souligne le rapport.
L’INLUCC a pointé du doigt, également, le recours de la STEG, dans le marché conclu avec ladite usine, à un contrat négocié directement, sans avoir pris en considération l’avis de la Commission supérieure des marchés publics qui n’a pas approuvé ce mode de contrat, ni celui également défavorable, de la direction générale de l’énergie, au ministère de tutelle.
Elle a de même critiqué, le fait que la STEG n’ait pas consultée deux autres usines opérant dans le même domaine, pour assurer une concurrence loyale, alors que ceci aurait pu permettre à cette société d’obtenir une offre plus avantageuse.
L’ensemble des enquêtes menées ont permis à l’Instance de conclure à ” l’existence de traitements de faveur et d’intérêts communs entre deux responsables, l’un exerçant au sein de la STEG et l’autre dans l’usine sus-indiquée “.
Dans le même cadre, l’INLUCC a rappelé qu’elle a évoqué, dans son rapport publié en 2011, d’autres soupçons de corruption, toujours entre la STEG et la même usine, relatifs à la construction de deux stations de Tina 3 et de Feriana 2.
L’Instance a fait savoir, finalement, que les résultats de cette enquête ont été déposés, en juin 2016, auprès du ministère public au Tribunal de première instance, qui a transféré, à son tour, l’affaire au pôle judiciaire et financier.