Le 27 septembre 2017, Hatem KCHOUK décédait, à l’âge de 69 ans. Il est né le 18 juillet 1948 au Bardo.
Etudes primaires à l’annexe du Collège Sadiki à Tunis, puis le secondaire au Lycée Carnot où il obtiendra son Bac Maths, avant de rentrer l’IHEC Carthage. Pour financer ses études, il devint surveillant dans son ancien lycée… avec un «fair play» qui reste dans la mémoire de plusieurs élèves de ce lycée.
D’ailleurs, comme avec le lycée Carnot, Hatem n’a pas coupé le cordon ombilical avec l’IHEC, puisqu’il assura pendant plusieurs années la vice-présidence de l’“ADHEC“ (association des anciens élèves).
La licence en poche mais qu’il estimait “insuffisante“ par rapport à ses ambitions, Hatem mit le cap sur la France, plus précisément Paris où il étudie le droit des affaires sanctionné par un Diplôme d’études approfondies (DEA) –qu’on appelait alors doctorat de 3ème cycle.
A seulement 24 ans, Hatem se lança dans la vie professionnelle, non pas parce qu’il était pressé mais parce qu’il savait exactement ce qu’il voulait faire de sa vie et dans quel domaine il voulait faire carrière: la finance. N’était-il pas son idole, son cousin Hassen Belkhodja?
C’est ainsi qu’il fut recruté au Crédit Commercial de France, la seule banque française ayant son siège à l’Avenue des Champs Elysées. Dans cette banque, il fera un long chemin et gravira les échelons pour devenir, à l’âge de 33 ans, directeur au Crédit Commercial de France en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient, puis directeur de Cofiges Genève et fondateur du fonds d’investissement Framlington à Londres.
Malgré cette ascension fulgurante, Hatem répondit en quelque sorte à l’appel du pays, de sa patrie, la Tunisie… pour poursuivre sa carrière professionnelle. Et y inaugurer une nouvelle ère dans le monde de la finance en Tunisie, en créant une agence de l’Arab Bank à la rue Aljazira.
Quelques années plus tard, il en fit, avec l’appui de la famille Shoman, une grande banque, l’Arab Tunisian Bank, qu’il fonda le 30 juin 1982. Il ne la quitta qu’en faisant une des premières banques de la place, avec un rayonnement international. Il lui bâtit un siège digne de sa notoriété et développa un réseau d’agences à travers tout le territoire.
Son œuvre dans la vie fut incontestablement l’ATB. Et il fonda également une autre banque, toute aussi prospère et rayonnante: la Banque d’Affaires de Tunisie (BAT).
Mais le rayonnement de Hatem ne se limitait pas au business et aux finances. C’était un homme passionné d’art et de culture, de sport; un mondain aimant la bonne table et les cercles d’amis.
De caractère, il était plutôt discret, droit et direct, généreux, gros cœur, plein d’humour…
Que Dieu lui accorde son infinie miséricorde et l’accueille dans son éternel Paradis.