Indice de la liberté économique : La Tunisie occupe une très mauvaise place

La Tunisie est classée au 117ème rang sur 160 pays en termes d’indice de la liberté économique dans le rapport “Liberté économique pour l’année 2016” (selon les indicateurs de 2015), élaboré par l’Institut canadien Fraser.

Le classement de la liberté économique, présenté, vendredi 24 novembre à Tunis, lors du forum sur la réalité de la liberté économique en Tunisie, repose sur plusieurs indicateurs dont la liberté du commerce international, la facilité d’accès aux prêts, l’organisation du travail, la politique bancaire et la garantie des droits des investisseurs.

Le rapport a dévoilé la dégradation du classement de la Tunisie dans le domaine de la liberté économique pour les femmes où elle est classée 115ème à l’échelle mondiale. De même, la Tunisie a été classée 97ème dans la taille de l’Etat, 100ème dans l’accès libre au commerce international, 63ème dans les réglementations du travail et 124ème dans l’accès à une monnaie saine.

Le document montre, également, une régression de 4 points de la productivité de la frange active dans la production pour la période (1991-2015) ce qui a entraîné une baisse de la contribution des hommes dans le cycle de production de 76% à moins de 72% contre une participation qui ne dépasse pas 25% pour les femmes.

Le représentant résident en Tunisie de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, Ralf Erbel, a indiqué que l’organisation de ce forum vise à diffuser les principes de la liberté dans le domaine économique, ajoutant que la réalisation de la prospérité et la croissance économique reste tributaire de l’ouverture et la libéralisation de l’économie.

Il a de même souligné que la liberté économique demeure nécessaire pour renforcer la croissance économique, faisant observer que le rôle des gouvernements à l’échelle mondiale a diminué progressivement pour le compte de la création d’un climat des affaires propice à la croissance du secteur privé.

De son côté, le directeur exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Majdi Hassan, a qualifié de “modeste” le classement de la Tunisie dans le rapport de la liberté économique, mettant l’accent sur la nécessité de lever les obstacles administratifs pour les activités du secteur privé dans l’investissement.

Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari, a fait remarquer que l’ensemble des réformes législatives prises par le gouvernement y compris l’adoption de la loi des finances reflète la volonté d’enlever toutes les barrières afin de permettre au secteur privé de créer des richesses et de l’emploi.

Il a ajouté que le gouvernement prévoit de réduire au maximum le nombre des autorisations administratives afin d’ôter toutes les entraves à l’investissement dans divers secteurs.

Pour sa part, l’économiste Ezzeddine Saïdane a mis l’accent sur la nécessité pour le gouvernement de protéger les libertés économiques, de garantir la stabilité monétaire et de développer le code du change, en plus de la maîtrise de l’inflation financière afin de ne pas bloquer la richesse et l’épargne auprès des entreprises privées.

Il a ajouté que la liberté économique nécessite de garantir l’indépendance de la banque centrale, considérant que son domaine d’application en Tunisie reste en dessous des attentes des acteurs économiques.