Comme de nombreuses de mes amies et autres concitoyens, je suis là à attendre tous les soirs avec impatience les épisodes de ce feuilleton turc interminable qui passe sur la chaîne de la famille et me passionne pour les événements quelque peu emberlificotés de ces familles riches et pauvres qui s’entrecroisent et se massacrent les unes les autres avec une ardeur quelque peu soutenue.
Car, faut-il l’avouer, les acteurs turcs sont à la hauteur, la mise en scène, bien qu’elle traîne, est de qualité, et le doublage en dialecte tunisien est réussi: l’histoire présente un certain intérêt vu qu’elle symbolise d’une certaine manière la guerre permanente entre le bien et le mal, les luttes sociales et tous les ingrédients que l’on peut trouver dans un feuilleton long et longuet occidental…
Ce feuilleton qui, paraît-il, comporte 400 épisodes, passe juste après le bulletin d’information de la télé nationale où d’autres chats de gouttières sévissent. Sauf que là, ce n’est plus du cinéma, on est dans le domaine du réalisme le plus ardu où on retrouve d’anciens pauvres qui, soudain, se sont enrichis, de nouveaux riches qui veulent coûte que coûte occuper le haut du pavé ; des apprentis sorciers de la politique qui souvent oublient qu’ils ont signé des documents qui mettent en danger le pays… et la liste est longue et le sujet inépuisable. Car si un feuilleton quoiqu’il soit a une fin, on se demande quand ce feuilleton politique tunisien prendra-t-il fin et surtout quand est-ce qu’on va se remettre au travail.
Ce pays, si certains ne le savent pas, est béni des dieux; il n’a pas de ressources naturelles à gaspiller, et il n’y a pas si longtemps, il était le grenier de Rome! Aujourd’hui il continue à nourrir son peuple qui n’a nullement besoin d’aller mourir dans une bousculade de distribution de produits alimentaires!
La nature a fait de telle sorte que les années sèches où il ne pleut pas ce sont les récoltes de dattes et d’olives qui sont performantes, et les années pluvieuses les cultures maraichères et autres arboricoles. Le plus amusant dans tout ça, c’est que bon an mal an, le blé pour faire du pain est importé et généralement des USA qui se plient avec plaisir à cette action et notre pays le lui rend bien!
Car aussi bien dans cette chatte des gouttières turques que chez nos politicards de tous bords, l’objectif est toujours le même : se remplir la panse et ensuite dépenser faute de pouvoir penser!