L’Allemagne et la Tunisie signeront, mardi 28 novembre, à Abidjan, l’accord relatif à un appui budgétaire supplémentaire allemand à la Tunisie de 300 millions d’euros (879,9 MDT) répartis sur 3 ans, et ce dans le cadre du plan “Compact with Africa”, initié par le gouvernement allemand pour attirer des investissements privés en Afrique. C’est ce qu’ont annoncé, lundi 27 courant, des responsables allemands à l’Agence GIZ et à la banque KFW, lors d’un déjeuner de presse, organisé à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Tunis.
L’accord sera signé en Côte d’Ivoire où se tiendra, les 29 et 30 novembre 2017, le 5ème sommet de la Commission de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE) avec la participation de la Banque africaine de développement (BAD). Le président de la République Béji Caid Essebsi et le ministre des Affaires étrangères Khémaies Jhinaoui sont attendus à ce sommet, qui rassemble, tous les 3 ans, des décideurs des deux continents pour débattre de l’avenir des relations euro-africaines et du resserrement des liens entre les deux continents.
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Les responsables des bras technique et financier de l’Allemagne: l’Agence de coopération technique allemande GIZ et la Banque allemande KFW, ont fait état, lors de la conférence de presse, de la disposition des deux institutions à accompagner la Tunisie, jusqu’au bout, dans sa transition énergétique, dont les principaux objectifs sont la promotion de l’énergie propre (éolien et solaire en particulier) et la réduction de l’énergie fossile de 34% jusqu’à 2030.
Pour la KFW, le volume des financements des projets en cours de réalisation ou préparation est estimé à environ 2 milliards d’euros, dont un montant de 1,090 milliard d’euros mobilisés pour des projets relatifs à l’eau et 377 millions d’euros pour des projets énergétiques.
La banque allemande cofinance actuellement 3 grands projets de développement des énergies renouvelables en l’occurrence : un projet éolien à Jbel Abderrahmene à Nabeul, d’une capacité de 120-160 mégawatts (MW) et un autre à Sidi Daoud (Cap-Bon, Haouaria) d’une capacité de 50 MW et le projet de la première centrale d’énergie photovoltaïque située à Tozeur dont la capacité s’élève à 10 MW outre un projet d’énergie hydraulique à Oued Meleh (Kébili) et des études et projets portant sur l’efficacité énergétique.
La GIZ, présente en Tunisie depuis 1975, a, quant à elle, contribué à la réalisation de 45 projets en partenariat avec des acteurs tunisiens du secteur de l’énergie. Ses activités sont axées sur la promotion des énergies renouvelables, l’appui à l’efficacité énergétique, le développement du marché solaire et la réduction du gaz à effet de serre.
Selon les responsables de l’agence allemande, l’engagement de la GIZ vise aussi à aider la Tunisie à contribuer à la protection du climat à l’échelle internationale dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. A cet égard, l’agence envisage d’apporter son soutien aux secteurs du transport et de l’industrie en Tunisie en vue d’avoir une meilleure efficacité énergétique et une meilleure protection du climat.
L’agence apporte son assistance à la révision des procédures administratives pour la réalisation des installations photovoltaïques et aide à former, au sein de 5 centres de formation publics et privés en Tunisie, des installateurs locaux à mettre en place des systèmes PV.
Elle appui en outre, la STEG en ce qui concerne l’intégration de l’énergie renouvelable dans le réseau national alors que la KFW, finance des installations photovoltaïques et éoliennes ainsi que des infrastructures dans ce domaine. Le Plan solaire Tunisien (PST), rappelle-t-on prévoit de porter la part des énergies renouvelables de 2% à 30% et de réduire l’intensité carbone de 41% à l’horizon en 2030.
Pour l’ambassadeur d’Allemagne à Tunis, Andreas Reinicke, l’avenir de la Tunisie réside dans le développement de l’énergie renouvelable. Son marché d’énergie renouvelable fait déjà preuve de dynamisme grâce à l’appel à projet lancé, récemment, par le ministère de l’énergie et les entreprises locales, pour la mise en œuvre du projet de centrale PV à Tozeur.
Les installateurs locaux n’ont qu’à faire face à la concurrence et à s’imposer dans le cadre de ces appels à projet d’offres, a-t-il laissé entendre en réponse à une question sur l’absence de sociétés locales dans ce projet, ajoutant que le plus difficile consiste à changer les mentalités pour assurer une meilleure intégration des énergies renouvelables dans des secteurs comme le résidentiel. “Nous avons aussi mis du temps à promouvoir ces énergies en Allemagne. Avec un surcroît de communication et de sensibilisation, la Tunisie y parviendra également”, a-t-il dit.
En Tunisie, il y a actuellement 250 entreprises installatrices de panneaux solaires et 16.000 installations PV.