Un atelier de formation sur la sûreté biologique et la sécurité sanitaire s’inscrivant dans le cadre d’un partenariat tuniso-allemand se tient à Tunis du 28 au 30 novembre.
“Soutenu par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ) et mis en œuvre par l’Institut allemand de la microbiologique de la Bundeswher et l’Institut Robert Koch, cet atelier vise à sensibiliser les professionnels de santé tunisiens -issus de l’armé, de la police et des établissements sanitaires- aux menaces biotechnologiques”, indique Dennis Rontgen, coordinateur de ce projet auprès de la GIZ.
Cette formation, qui constitue la deuxième phase du projet tuniso-allemand sur la protection contre les menaces biologiques, a-t-il expliqué, leur permettra de réagir à une situation biologique de crise et de diagnostiquer de manière fiable et rapide les germes pathogènes hautement contagieux et d’en empêcher la propagation.
Selon Dr Riadh Allani, Professeur agrégé en médecine préventive et communautaire à la Direction générale de la santé militaire, cette rencontre vise essentiellement à sensibiliser les participants représentant divers ministères dont ceux de la Défense, de l’Intérieur et de la Santé, et les services de la sécurité nationale comme la Protection civile, aux menaces liées au bioterrorisme qui se définit comme étant l’usage d’un micro-organisme (bacille de charbon, anthrax…) provoquant des pertes humaines et animales.
Il a ajouté que dans le cadre de la 1ère phase de ce projet, un laboratoire mobile de haute sécurité a été remis à la Direction générale de la santé militaire et à l’Hôpital militaire dont la mission est de réagir aussi bien aux maladies naturelles qu’à la dissémination volontaire de pathogènes dangereux.
Intervenant à cette occasion, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé, Sonia Ben Cheikh, a souligné que le thème de cet atelier s’inscrit dans les préoccupations non seulement nationales mais aussi mondiales, rappelant à cet égard la signature en 2015 entre la Tunisie et l’Allemagne de la convention de partenariat en matière de sûreté biologique.
Elle estime que ce type d’ateliers demeure l’une des priorités techniques, ajoutant qu’une meilleure préparation aux situations d’urgence dans le secteur de la santé implique nécessairement la formation du personnel de la santé à tous les niveaux.
Même si la Tunisie n’a pas connu dans le passé récent d’accidents biologiques, il n’en demeure pas moins qu’elle dispose de plusieurs institutions dans ce domaine à l’instar de l’Observatoire national de maladies nouvelles et émergentes et de l’Institut Pasteur.
Ben Cheikh a fait savoir qu’une stratégie nationale et un plan d’action ont été également élaborés pour prévenir et mieux gérer d’éventuels accidents ou menaces bioterroristes.
Parmi les accidents biotechnologies, figure le cas du virus Ebola qui était à l’origine en 1992 de plusieurs épidémies au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo).
En 2001, plusieurs attentats au bacille de charbon ont eu lieu aux Etats-Unis d’Amérique et sont considérés comme les premiers véritables attentats bioterroristes.