Le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières Mabrouk Korchid a appelé, mardi, la communauté internationale à aider la Tunisie davantage dans ses efforts visant à récupérer ses biens spoliés, compte tenu des résultats médiocres obtenus dans ce domaine
En 6 ans la Tunisie n’a pu récupérer que deux avions, deux yachts, un montant dérisoire de 250 mille dollars ainsi que d’autres montants insignifiants restitués avec l’aide suisse, a-t-il dit, à l’occasion de la conférence internationale sur la restitution de l’argent spolié qui se tient à Washington du 4 au 6 décembre courant.
Et d’ajouter que la Tunisie n’a pu obtenir les jugements finaux, sachant que les accusés ont pris la fuite et n’ont pas été confrontés à la justice tunisienne, malgrè les garanties d’un procès équitable.
La Tunisie, a-t-il affirmé, a présenté plusieurs demandes à l’administration et la justice pour la restitution de l’argent spolié, indiquant que la Suisse a également aidé, avec le consentement de la partie concernée par la confiscation, à la restitution de trois millions de dollars de l’argent de l’un des beaux frères de l’ancien président ainsi que d’une autre somme de 28 millions de dinars du Liban, laquelle était détenue par la femme de l’ex président et avait été confisquée.
Il a souligné que la Tunisie qui a besoin de tous les avoirs spoliés en vue d’un développement durable et de la promotion des zones défavorisées, a crée, à cet effet, un compte spécial dans lequel serait déposé l’argent spolié, l’objectif étant de l’utiliser pour le développement et sachant, toutefois, que ce compte demeure limité.
Korchid a passé en revue les mesures et mécanismes décidés pour le retour de ces avoirs, rappelant, à ce propos, la création de la commission nationale de confiscation qui a permis le retour à la Trésorerie générale du pays de milliers de millions de dollars.
Cette commission oeuvre, selon ses dires, à activer au parachèvement de sa mission dans le cadre de la loi et avec toutes les garanties, sachant que la Tunisie aspire à faire de la confiscation un moyen alternatif pour protéger le peuple des crimes liés aux gains illicites.
Le ministre a émis l’espoir de voir la rencontre parvenir à l’élaboration d’une décision qui protège les droits des individus et aide à sauvegarder ceux de la communauté nationale.
Pour rappel, ce conclave est organisé par les Etats unis d’Amérique et la Grande Bretagne avec le soutien de l’initiative en charge de la restitution des biens spoliés qui constitue un partenarait entre le Groupe de la Banque mondiale (BM), le bureau des Nations unies l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avec la participation d’un grand nombre de hauts responsables internationaux.