Pour Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’Homme, il est inutile de nier l’existence de la discrimination raciale en Tunisie car cela ne permettra pas de l’éliminer, ni d’effacer ses traces du patrimoine culturel et de la mémoire collective.
Il a fait cette déclaration à Djerba, à l’ouverture des travaux de la consultation nationale finale sur le projet de loi organique de lutte contre la discrimination raciale, organisée par son département, en collaboration avec le Haut commissariat des droits de l’Homme (HCDH) et les composantes de la société civile locale de Médenine.
Ce projet de loi organique de lutte contre la discrimination raciale est de nature à combler le vide juridique dans ce domaine, à travers la criminalisation de la discrimination raciale et son harmonisation avec le texte de la Constitution et les standards internationaux.
Selon le ministre, ce projet de loi offre, pour la première fois en Tunisie, un cadre législatif incriminant la discrimination raciale et dispose de sanctions sévères pour lutter contre toutes ses formes.
De son côté, le représentant du HCDH, Omar Fassatoui, a assuré que la discrimination raciale existe voire s’amplifie en Tunisie, mais qu’elle reste au stade de “la discrimination non déclarée”, ce qui implique nécessairement la promulgation d’une loi l’incriminant conformément aux standards internationaux.
“Elaboré avec le concours du HCDH, ce projet de loi fera office d’observatoire voire d’une instance de lutte contre le racisme relevant du ministère des Droits de l’Homme et chargé de suivre la situation en Tunisie en se dotant de données actualisées sur les minorités dans le pays.