“Nous avons travaillé jusqu’au bout pour que les 28 ministres des Finances de l’Union européenne (UE), réunis mardi 5 décembre à Bruxelles, n’inscrivent pas la Tunisie sur une liste noire de 17 pays considérés comme des paradis fiscaux”. C’est ce qu’a révélé, Patrice Bergamini, ambassadeur de l’UE en Tunisie, au lendemain de la publication de cette liste.
“Aurait-on pu travailler plus rapidement et est-ce qu’une meilleure coordination entre les autorités tunisiennes et les services de l’UE auraient pu empêcher de mettre la Tunisie sur la liste des 17 derniers pays qui n’ont pas donné des éléments de réponse dans les délais fixés (17 novembre 2017)?”, s’est interrogé le diplomate, qualifiant cette situation de “regrettable”.
Dans une déclaration à la Radio nationale tunisienne, il a estimé que les choses vont changer, d’autant plus que la Tunisie est appelée à apporter des éléments de réponse qui concernent deux points précis: la transparence fiscale et l’équité fiscale.
“Nous avons déjà un plan de sortie de crise”, a indiqué Bergamini, annonçant qu’il s’entretiendra, dans la matinée du jeudi 7 courant, avec le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, et convoquera, la même matinée, tous ses collègues des pays de l’UE, pour discuter des moyens à même de “corriger cette situation”.
“L’après-midi, je m’entretiendrai avec le ministre tunisien des Finances, Ridha Chalghoum, sur les moyens à même de permettre à la Tunisie de réparer cette situation”, a-t-il dit, ajoutant que cette liste peut être modifiée. “Les ministres de l’UE vont se réunir le 23 janvier 2018”, a-t-il encore fait savoir.
Pour le diplomate européen, “la Tunisie devrait être parmi les pays qui se sont engagés à travailler selon des critères internationaux visant à garantir la transparence”. “Il manque encore des éléments de réponse à ces deux points que sont la transparence fiscale et l’équité fiscale, et la Tunisie devrait faire partie des 47 pays qui ont pris des engagements concernant la garantie de la transparence et la lutte contre l’évasion fiscale”, a-t-il précisé, liste appelée “grise”.
A rappeler que la Tunisie a exprimé, mardi 5 décembre, son refus de “toute interférence dans sa politique fiscale de la part de qui que ce soit”, tout en assurant qu’elle ne “sera en aucune façon un paradis fiscal”.
Une source gouvernementale a déclaré, à l’agence TAP, que la Tunisie a reçu une demande faite par l’Union européenne (UE) de suspendre les avantages fiscaux accordés aux sociétés totalement exportatrices (offshore).
“La Tunisie s’est déclarée déterminée, dans une correspondance adressée à l’UE, à continuer d’octroyer ces avantages afin de préserver le tissu industriel et la pérennité des postes d’emploi”, précisé la même source. Et que cette demande faite par l’UE s’inscrit dans le cadre de la campagne menée par nombre de pays européens pour réduire l’implantation de leurs sociétés industrielles en Tunisie.