Slim Feriani, secrétaire d’Etat à l’Industrie et des PME, avait commencé son speech en soutenant que la décentralisation nous apporterait un supplément de croissance de 0,6%. La salle a eu un petit grognement de frustration. Il ne faut pas faire la fine bouche, laissait-il sous-entendre. Tout est bon à prendre. Mais ce petit supplément amorcerait une inflexion qui sera fructueuse et qui pourra générer, à terme, un boom économique si on sait s’y prendre.
Un classement qui déclasse
Une étude l’IACE a révélé un classement mondial en matière de critère d’efficacité économique lequel, reconnaissons-le, déclassait notre site national, plaidant en faveur de la décentralisation.
Sur un total de 180 pays, la Tunisie arrive 100ème pour le critère de “Doing Business“. Elle arrive 105ème en matière d’“accès au crédit“. Elle est 95ème pour le “raccordement à l’électricité“. On arrive à la 140ème position pour le “comportement du contribuable à s’acquitter des impôts“. Nous sommes 96ème en matière de “commerce transfrontalier“. Toutefois, nous pouvons affirmer que l’étude IACE, conduite certainement avec beaucoup de sérieux, a omis, en la matière, de prendre en considération l’ampleur du trafic transfrontalier et pour lequel nous devons occuper une place dans le peloton de tête.
Nous occupons le 40ème rang pour l’obtention du permis de construire. Mais là encore, sans vouloir chercher à invalider les résultats de l’étude, les constructions anarchiques prouvent que le Tunisien ne s’embarrasse pas beaucoup du permis de la municipalité.
Faut-il un nouveau code des investissements ?
Tout pousse vers la décentralisation, et les mouvements sociaux nous le rappellent chaque jour avec insistance. Faut-il pour autant un nouveau code pour doper le dynamisme des régions? Slim Feriani n’est pas de cet avis. Une reconfiguration des structures intervenantes suffirait. Il faut rappeler qu’il existe 24 agences régionales relevant de l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation).
Par ailleurs, 18 guichets uniques sont opérationnels avec 10 directions régionales APII. Il existe 27 pépinières d’entreprises et 25 centres d’affaires. Ce système sera optimisé, promet Slim Feriani.
Ali A.