“L’amendement des textes juridiques tunisiens pour changer les mentalités et lutter contre la discrimination à l’égard de la femme et le renforcement de la présence de la femme dans les postes de décision sont parmi les principaux défis qu’il convient de relever pour réaliser le développement économique souhaité”. C’est ce qu’estime Rabiaa Arfa, chef du département de la femme à l’Institut tunisien des études stratégiques.
Lors d’une conférence organisée vendredi 8 décembre à Tunis à l’initiative de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), en partenariat avec l’UNESCO et la Fondation allemande Konrad Adenauer, l’intervenante a signalé que la situation actuelle en Tunisie est caractérisée par une faible participation de la femme à la vie économique et un faible positionnement à la tête des entreprises.
Elle a indiqué que le taux de chômage chez les femmes en 2016 s’est situé à 21,5%, et a atteint les 70% dans les zones intérieures, selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS).
D’après Rabiaa Arfa, ces statistiques montrent que la population active féminine est estimée à 25,9% tandis que le nombre total des Tunisiennes chefs d’entreprise est de 18 mille dont 11% sont actives dans le secteur de l’artisanat, 41% dans le secteur des services, 25% dans l’industrie et 22% dans le commerce.
De son côté, Othman Khaled, conseiller à la Direction de la prospection à l’Institut tunisien des études stratégiques, estime que l’Etat doit miser sur les petites et moyennes entreprises qui ont prouvé leur capacité à promouvoir l’économie de leur pays à l’échelle internationale.
Christine Jean Pruneau, présidente de l’association française “Femmes de demain”, dira pour sa part que la multiplication des sessions de formation au profit des femmes pour leur fournir les informations nécessaires dans le domaine de la création de projets pourrait les inciter à s’engager dans des expériences économiques avant-gardistes.
Des experts économiques nationaux et internationaux prennent part à cette conférence qui vise à élaborer une nouvelle vision pour inciter la femme tunisienne à s’engager dans le leadership.