Slaheddine Zahaf, ancien constituant, considère que l’on perdrait trop se temps à assainir une administration gagnée par l’esprit et les pratiques de la corruption. Il propose de promouvoir une administration parallèle et de neutraliser, progressivement, l’ancien corps administratif.
Dans le même ordre d’idées, Yasser Akkaoui, président du Centre libanais des études politiques, soutient haut et fort à la manière de Marcel Proust que le mystère est trop clair en matière de lutte contre la corruption. On sait, dit-il, comment l’argent est blanchi et où il est réinvesti. Arrêter la corruption est une affaire de résolution politique. Bien entendu la réforme judiciaire est la pièce maîtresse de l’arsenal de la lutte contre la corruption.
La Tunisie est un pays qui cherche à attirer les IDE, or les investisseurs internationaux sont très regardants en la matière et il vaut mieux ne pas verser dans les demi mesures, allez y très fort conseillait-il.
Pr Neila Chaabane, doyenne de la Faculté des sciences juridiques, prévient de l’utilité de mettre en place des mécanismes de prévention de la corruption dans les structures de pouvoir de proximité, telles les municipalités. Et dans ces structures, la corruption présente un risque sérieux mais également les conflits d’intérêts. Ils sont tout aussi redoutables. Un élu local peut s’accommoder de ses prérogatives afin de mieux faire passer ses intérêts personnels, d’autant qu’il disposera de la légitimité locale.
Michel Hervé, ancien maire de la ville de Parthenay en France, préconise la démocratie “concertative“, une parade aux éventuelles tentatives d’instrumentalisation du pouvoir local. Michel Hervé considère que ce management catalytique est de nature à favoriser le Produit de rareté Brute (PRB) grâce à l’addition des singularités suscitant l’innovation collective.
A propos de fiscalité locale, Radhi Meddeb trouve que la latence administrative en matière de recouvrement est à proscrire. En présence du chef du gouvernement, il rappelle qu’un texte de fiscalisation des terrains non bâtis en zone urbaine a été récemment signé par le gouvernement, et que les municipalités ne l’ont pas activé.
Se tournant vers Abbès Mohsen, ancien responsable des collectivités locales -et le met à témoin-, pour prouver que les municipalités qui se plaignent de la pauvreté de leurs ressources n’agissent pas contre les défaillants fiscaux locaux. Ce que Abbès Mohsen a confirmé.