Notre déficit commercial de cesse de se creuser pour atteindre des abysses jamais enregistrés auparavant. Sa progression est des plus inquiétantes et ce n’est pas quelques révisions tarifaires qui peuvent corriger la situation.
Notre problème se situe principalement dans la production. Nous ne produisons pas assez pour exporter, ni même pour consommer d’ailleurs, puisque nous importons pour combler le déficit entre production et consommation. Dès le début des années 2000, notre tissu industriel est en net recul.
Tous les pseudo-programmes de restructuration, mise à niveau, ajustement n’ont profité qu’aux faux bureaux d’études, aux pseudo-experts et aux banques. Que de fonds, censés faire entrer la Tunisie dans le « marché mondial», ont été dilapidés et détournés par des mafieux !
Tous les vrais entrepreneurs ont été découragés par des slogans du type « un ouvrier embauché, c’est dix problèmes de plus». On désinvestissait pour se tourner vers le commerce ou plus généralement des niches de rentes qu’on obtenait à coup de pots de vins. Le chômage, les déficits, les inégalités et les déséquilibres ont trouvé les conditions idéales pour progresser. C’est le triomphe du cash, de l’évasion fiscale et du blanchiment par l’immobilier et la bourse.
Maintenant le chemin pour corriger ces distorsions ne peut être que long, dur et douloureux: reconstituer un tissu industriel, mettre en place une stratégie pour faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs, investir dans le savoir…vaste programme dirait De Gaulle.