“Le modèle capitaliste adopté par la Tunisie depuis 1970, est un modèle de développement déséquilibré”, a estimé mercredi Ibrahim Amri, coordinateur de l’Unité de développement au centre d’études et de recherches économiques et sociales.
Lors d’une conférence nationale organisée au siège du centre sur le développement en Tunisie de 1956 à 2017, l’intervenant a expliqué que ce déséquilibre est dû aux politiques de développement adoptées et qui mixent les techniques du système socialiste avec le système capitaliste. Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité de ne pas associer les deux modèles et de respecter les règles du système choisi.
“Au lieu de booster le développement, le modèle de développement actuel ne produit plus que le chômage”, a-t-il ajouté.
Ibrahim Amri a rappelé que la Tunisie a déjà vécu une expérience socialiste de 1962 à 1969 qui a démarré positivement mais elle a été rapidement marginalisée.
S’agissant du rôle des entreprises de l’économie sociale et solidaire, Belaïd Ouled Abdallah, chercheur universitaire en sciences sociales et développement local a indiqué que ces institutions devraient jouer un rôle plus important si l’Etat encourage ce secteur et se réfère aux expériences réussies dans ce domaine notamment en Italie, au Brésil et en Espagne.
“Ces entreprises qui regroupent les associations, les sociétés mutuelles, les unités coopératives de la production agricole et les institutions d’intégration sociale peuvent être la troisième voie de développement par excellence”, a-t-il estimé.
Il a, en outre, signalé que ces entreprises font connaitre les richessess du pays et les opportunités de travail disponibles outre leur rôle important dans l’encouragement des jeunes à la création de projets à travers la garantie de l’accompagnement et du financement.
Selon Belaïd Ouled Abdallah, les entreprises de l’économie sociale et solidaire démarrent avec une évaluation de la situation de développement dans le pays et des problèmes sociaux comme la pauvreté, le chômage et l’analphabétisme pour élaborer des programmes et projets appropriés et contribuer, ainsi, aux efforts nationaux de développement.
De son côté, Moncef Ouanès, directeur général du centre a indiqué que cette conférence de deux jours s’inscrit dans le cadre d’une tentative d’évaluation de soixante ans de développement en Tunisie pour soulever les acquis et les lacunes et ce dans le but de présenter une évaluation scientifique et objective.