Le dernier rapport de l’Africa Progress Panel présente un programme ambitieux, mais essentiel pour accélérer les progrès en Afrique, que les dirigeants du continent et leurs partenaires étrangers devraient promouvoir tout au long de la prochaine décennie.
D’ici 2050, plus d’une personne sur quatre sur notre planète sera africaine. Il faut agir maintenant, de manière décisive et courageuse, pour s’assurer que chacune d’elles ait une chance équitable de mener une vie saine, prospère et épanouissante, soutient le dernier rapport de l’Africa Progress Panel (APP) de Kofi Annan.
Ce rapport intitulé «Progresser vers la réalisation des Objectifs de Développement Durable en Afrique» s’inspire des idées développées au cours des dix années d’existence de l’APP (2007-2017). Il décrit les principales opportunités et les défis auxquels l’Afrique sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable, dans le but de créer, à long terme, une prospérité durable et équitable pour tout le continent africain.
Le rapport final de l’APP est avant tout un appel à l’action. Il présente un programme ambitieux, mais essentiel pour accélérer les progrès en Afrique, que les dirigeants du continent et leurs partenaires étrangers devraient promouvoir tout au long de la prochaine décennie.
«Après dix années très actives, l’Africa Progress Panel cessera ses activités à la fin de l’année 2017. Cependant, nous sommes convaincus que l’esprit de notre travail doit continuer», a affirmé Kofi Annan, président de l’APP.
Selon M. Annan, les travaux de l’APP seront, à partir de 2018, poursuivis par une nouvelle entité, provisoirement nommée l’Africa Progress Group. Cette entité sera créée par Olusegun Obasanjo, membre du Panel de l’APP, et ancien président du Nigeria. Le siège opérationnel de cette nouvelle entité sera le Centre pour la Sécurité Humaine et le Dialogue de la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au Nigeria. La nouvelle entité travaillera à créer un réseau de partenariats régionaux et internationaux axés sur la mise en œuvre des recommandations de l’APP, élaborées au fil des années dans ses Rapports sur les progrès en Afrique.
Trois domaines d’actions prioritaires sont soulignés dans ce rapport final : «Mobiliser rapidement des ressources financières suffisantes pour les révolutions «verte et bleue» (agriculture et pêche) de l’Afrique, accroitre rapidement les investissements dans les infrastructures énergétiques et de transport en Afrique, et lutter contre les flux financiers illicites et la mauvaise gestion des ressources africaines.
La majorité des populations pauvres d’Afrique continuent de vivre et de travailler dans des zones rurales, principalement en tant que petits exploitants, tandis que des millions dépendent de la pêche et de l’océan pour leur source de protéines et leurs moyens de subsistance. L’absence d’industries agricoles et halieutiques florissantes risque donc d’exclure la majorité des Africains de la prospérité grandissante.
Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité et ce nombre est amené à augmenter dans les années à venir. En plus de relever efficacement le défi du changement climatique, l’Afrique doit également repenser de manière proactive la relation entre l’énergie et le développement. Elle doit passer rapidement à une nouvelle ère de systèmes énergétiques modernes à faible émission de carbone qui fournissent de l’électricité abordable à tous les Africains.
Notre Panel insiste également une véritable culture de responsabilité, avec une tolérance zéro pour la corruption à tous les niveaux, soutenue par des institutions transparentes, notamment en ce qui concerne les flux financiers et les régimes fiscaux. Cette culture de responsabilité sera fondamentale pour atteindre un changement progressif et une transformation positive sur le continent.
M. Obasanjo souligne quant à lui l’importance d’assurer l’égalité des sexes dès que possible. «L’avenir de l’Afrique est entre les mains des femmes. L’accès équitable à l’éducation pour les filles, à tous les trois niveaux d’éducation, est la question fondamentale», estime-t-il.
Réaffirmant sa pleine conscience du dur labeur qui nous attend, le rapport final du Panel de l’APP conclut sur cette note : «Nous avons vu l’Afrique se transformer au cours de la dernière décennie, et notre travail a renforcé notre foi inébranlable en son avenir. Nous savons cependant que cette transformation a exigé beaucoup de travail, de créativité et de courage. Cela demeurera essentiel dans les années à venir, car il reste encore beaucoup à faire».