“La Tunisie et cinq autres pays (Liban, Tchad, Togo, RD Congo et Irak) ont déjà engagé des processus d’adhésion à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau). C’est ce qu’a indiqué la représentante de cette convention à la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (UNECE), Chantal Demilecamps, qui s’exprimait lors d’un atelier sous-régional tenu à Tunis sur le thème: “pour renforcer la coopération dans le domaine des eaux transfrontières dans la région de l’Afrique du Nord”.
Elle estime que la Convention sur l’eau peut offrir un cadre de coopération solide pour les pays de l’Afrique du Nord, expliquant que cette convention a aidé les pays de la région paneuropéenne à renforcer leurs cadres juridique et institutionnel de coopération transfrontière par l’élaboration de lignes directrices, d’instruments juridiques non contraignants et de projets sur le terrain par le partage d’expériences.
Elle a précisé que les lignes de conduite et l’encadrement technique, élaborées au titre de cette convention, peuvent aider les pays nord-africains à développer la coopération à l’échelle régionale et du bassin méditerranéen.
“Cette convention est devenue, depuis l’année 2016, un cadre juridique multilatéral mondial pour la coopération dans le domaine des eaux transfrontières, ouvert à l’adhésion de tous les Etats membres de l’Organisation des Nations unies”, a souligné la représentante de l’UNECE.
Chantal Demilecamps a expliqué que l’objectif de cet atelier est de contribuer au renforcement de la coopération dans le domaine des eaux transfrontières en Afrique du Nord. Il vise plus particulièrement à mettre en lumière les bénéfices de la coopération dans le domaine des eaux transfrontières pouvant servir de levier pour stimuler le développement régional en créant des avantages communs d’ordre socio-économique, environnemental et en matière d’investissement, de paix et de sécurité.
Il constitue, également, une opportunité pour partager les expériences permettant d’améliorer la gestion des eaux transfrontières afin de renforcer la résilience aux phénomènes extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations.
Quant au ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, il a souligné que la Tunisie a interagi positivement avec les conventions internationales relatives à l’eau et la convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux aux fins de faire face aux défis auxquels sont confrontés les pays de l’Afrique du Nord dans le domaine des ressources hydrauliques, d’assurer leur pérennité et de lutter contre les catastrophes naturelles tels que les inondations et la sécheresse.
Il a appelé à élargir le partenariat et l’échange de données et d’expériences pour maximiser les chances de surmonter les problèmes similaires en Afrique du Nord en matière de ressources en eau.
“La Tunisie est, aujourd’hui, confrontée à plusieurs obstacles: une forte demande en ressources en eau conventionnelles, une surexploitation des ressources en eaux souterraines et une propagation du phénomène de forage aléatoire et d’exacerbation”, a expliqué Taieb.
A noter que l’atelier, organisé conjointement par la Commission économique des Nations unies pour l’Europe et le Partenariat mondial pour l’eau en Méditerranée (GWP-Med), a enregistré la participation des délégués et experts des pays de l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc, Libye et Egypte) qui abordent les questions relatives à la coopération dans le domaine des eaux transfrontières, la gestion des eaux en cas de phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses et inondations), les questions juridiques et la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).