Samir Ben Abdallah, président du Groupement professionnel de la confection et de l’habillement (GPCH) de la CONECT, estime nécessaire de hâter la mise en œuvre des mesures exceptionnelles de relance du secteur du textile-habillement.

Selon lui, si ces mesures sont appliquées, elles bénéficieront aux entreprises du secteur et sont à même d’assurer un saut qualitatif du secteur qui se heurte, depuis 2010, à des contraintes financières, commerciales et de formation.

Il a rappelé que le nombre d’entreprises opérant dans le secteur est passé de 2020 entreprises avant 2011 à 1.590 actuellement, lesquelles emploient 150 mille personnes, représentant 34% des emplois dans l’industrie manufacturière.

Tarek Chérif, président de la CONECT, appelle à mettre en place des mesures urgentes et efficaces qui concernent, notamment, l’aspect financier et commercial, la franchise, les incitations à l’investissement, la pression fiscale, la logistique, l’accroissement des coûts de production, le glissement continu du dinar, la formation professionnelle et les procédures administratives.

Cherif recommande d’attirer les investissements chinois dans le secteur du textile-habillement, comme c’est le cas en Ethiopie, au Maroc.

Pour sa part, Aziza Htira (pdg du CEPEX) a rappelé que parmi les mesures du CMR figure l’adoption d’un budget additionnel et spécifique de 4,5 millions de dinars, sur trois ans pour la mise en place d’un programme promotionnel du secteur du textile/habillement…

“Ce programme qui aurait dû être lancé en septembre 2017 devra l’être au début de l’année 2018. Il comprend le lancement d’un plan média destiné aux pays cibles, la participation à des conférences économiques, le développement des kits promotionnels, l’intensification des participations à des salons internationaux et l’organisation de rencontres B to B avec les donneurs d’ordres du secteur à l’étranger”, a-t-elle ajouté.

Le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, a mis l’accent sur l’importance du rôle de ce secteur évolutif et résistant dans la réalisation des équilibres économiques et sociaux et la promotion des exportations, rappelant que certaines de ces mesures prises lors du CMR ont été appliquées, dont le rééchelonnement des dettes des entreprises auprès de la CNSS sur 6 ans et celles auprès de la fiscalité.

Ces mesures, dont le nombre s’élève à 22, visent à améliorer la consolidation des entreprises dans le secteur, assurer leur pérennité et promouvoir les investissements nationaux et internationaux ainsi que les exportations vers de nouveaux marchés”, a-t-il précisé.

L’économie tunisienne enregistre, depuis l’année 2011, une décélération de son industrie, voire même une désindustrialisation du pays qui s’accentue de plus en plus notamment dans des secteurs stratégiques, à l’instar du textile. Pour les seuls 10 mois de l’année 2017, la Tunisie a perdu 113 sites industriels et plus de mille emplois.