Le taux de change du dinar connaît, depuis plus de cinq ans, une forte baisse qui s’est aggravée depuis l’entrée en vigueur de la loi fondamentale de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le 24 avril 2016, laquelle prévoit la non-intervention des autorités monétaires dans la régulation de la situation de la monnaie nationale, soumise au principe du flottement.

La situation s’est aggravée, notamment, au cours des quatre dernières années, en particulier dans le cadre des réformes structurelles imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) à chaque examen, dont la réduction du taux de change du dinar de 10%, depuis 2012. Dans ce contexte, la monnaie tunisienne a baissé de 14,35% par rapport au dollar et de 13,6% par rapport à l’euro, au cours de la période précitée. Cette baisse atteindra 16,3%, selon la dernière évaluation du Fonds.

Hattab a mis l’accent sur la difficulté de l’évaluation des répercussions de cette situation, précisant, toutefois, qu’une étude menée par l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) a démontré que chaque baisse de 10% de la valeur du dinar par rapport aux monnaies de référence provoque l’aggravation du déficit commercial de 1,1 milliard de dollars de dinars.

Il a souligné que l’absence d’adéquation entre les rythmes des importations et des exportations a entraîné un déficit de la balance commerciale, lequel a atteint 23,2 Milliards Dinars à l’exception du régime offshore, selon l’INS. Cela signifie que le déficit des paiements peut atteindre 10% du PIB, d’où l’incapacité de la Tunisie à faire face à tout type de chocs et de risques économiques.