Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis, mercredi 27 décembre, que la Turquie augmentera le volume des importations des produits tunisiens et accroîtra la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays qui s’élève à plus de 1,500 milliard de dollars.
“Cet engagement est nourri par le souci de la Turquie d’aider la Tunisie à résorber le déficit de la balance commerciale auquel elle fait face”, a-t-il indiqué lors d’une conférence conjointe avec le président de la République Béji Caïd Essebsi, au palais de Carthage.
Erdogan a indiqué que le ministre turc de l’Economie va se réunir avec son homologue tunisien pour examiner les moyens d’aider la Tunisie à résorber le déficit de sa balance commerciale.
A ce propos, le président turc a envisagé l’augmentation des importations des produits tunisiens, dont notamment l’huile d’olive tunisien et le renforcement de la coopération touristique, à travers la mise en place de programmes communs dans ce domaine.
Dans le même contexte, Erdogan a fait état de la disposition de la Turquie à accorder un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie pour l’impulsion de son processus de développement. “La Turquie a déjà fait don de 100 millions de dollars à la Tunisie”, a-t-il rappelé.
“Le Forum économique tuniso-turc qui se réunira cet après-midi à Gammarth avec la participation de 150 hommes d’affaires turcs ne manquera pas de contribuer à insuffler un nouvel élan aux relations bilatérales”, a-t-il souligné. “Nous ne distinguons pas entre la sécurité et la stabilité économiques de la Tunisie et celles de la Turquie. Pour nous, le développement de la Tunisie signifie le développement de la Turquie”.
Par ailleurs, Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé l’engagement de la Turquie à se tenir aux côtés de la Tunisie dans sa guerre contre le terrorisme et les organisations terroristes, dont l’organisation de l’Etat islamique (Daech).
A ce propos, il a fait état de la signature d’un accord entre la Turquie et la Tunisie en matière de coopération militaire et d’échange d’expertises dans le domaine de l’industrie militaire.
Il a également souligné la volonté commune de redoubler d’effort en matière d’échange de renseignements. D’après lui, “la Turquie a arrêté et extradé plusieurs terroristes”.
Sur un autre plan, Erdogan a évoqué la cause palestinienne et la question d’Al-Qods qui, a-t-il dit, “représentent pour la Turquie et la Tunisie une ligne rouge”.
A ce propos, il a jugé indispensable d’intensifier l’action commune pour défendre la sacralité d’Al-Qods et son statut historique.
Tout en faisant état de la convergence des vues entre la Tunisie et la Turquie au sujet du dossier libyen, le président turc a salué l’initiative lancée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, pour trouver un règlement politique à la crise libyenne.
Au cours de la conférence de presse, le président de la République Béji Caïd Essebsi a souligné que la visite de son homologue turc en Tunisie a été une occasion exceptionnelle pour réaffirmer l’identité des vues entre les deux pays autour de plusieurs questions d’intérêt commun aussi bien bilatérales que régionales et internationales.
Il a également saisi l’occasion pour se féliciter de la révision de l’accord d’échange commercial entre les deux pays qui, a-t-il dit, est dictée par les conditions économiques difficiles que traverse la Tunisie, faisant remarquer que cet accord a été révisé à la suite d’une série de concertations avec la Turquie.
En 2016, la valeur des importations tunisiennes de la Turquie s’élève à 1838 millions de dinars, selon l’économiste Mourad Hattab.
70% de ces importations sont des produits “superflus”, avait-il indiqué dans une interview accordée en mai dernier à l’agence TAP.
Selon lui, la Tunisie pourrait rembourser 53% de son service de dette extérieure annuelle, d’une valeur de près de 3800 MD, si elle arrête d’importer de la Turquie. Le service de la dette annuelle représente 10% des importations globales, a-t-il rappelé.
Depuis 2011, la Tunisie souffre d’un déficit commercial chronique qui n’a cessé de se creuser. Durant le mois de mars 2017, ce déficit s’est établi à 3878,9 MD, contre 2466,3 MD durant la même période en 2016.
Le déficit enregistré avec la Turquie pèse lourd en termes de solde commercial. Ainsi, la Turquie est le deuxième pays avec lequel la Tunisie enregistre le déficit commercial le plus important (-478,1 MDT), après la Chine (-942,4 MDT), qui reste, néanmoins, “l’atelier du monde” avec lequel tous les pays peuvent avoir un déficit.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a entamé mardi une visite d’Etat de deux jours en Tunisie à l’invitation de son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi.