L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) appelle les investisseurs turcs à réaliser des projets en Tunisie, de manière à leur permettre d’écouler leurs produits sur d’autres marchés, notamment africains, dans le cadre d’une approche visant à trouver des solutions au déficit de la balance commerciale avec la Turquie (1,500 milliard de dinars). C’est ce qu’a déclaré, jeudi 28 décembre 2017, Slim Ghorbal, membre du bureau exécutif de l’organisation patronale et président de la partie tunisienne du conseil d’affaires tuniso-turc, au lendemain de la visite en Tunisie du président turc, Rejeb Tayyip Erdogan.
Il a indiqué que la Tunisie bénéficie d’un ensemble d’avantages, tels que sa position géographique stratégique et les compétences dont elle dispose, outre un tissu industriel développé capable d’offrir la valeur ajoutée escomptée à l’investisseur turc dans plusieurs secteurs, à l’instar de la confection de prêt-à-porter, notamment la production de petites séries, la câblerie, les composants électroniques et les technologies de l’information et de la communication (TIC).
Le membre du bureau exécutif de la Centrale patronale a rappelé que la nouvelle loi sur l’investissement permet, également, à l’investisseur étranger de posséder son entreprise à hauteur de 100% ( à l’exception des terres agricoles), ce qui est de nature à encourager l’investisseur étranger à réaliser ses projets en Tunisie.
Ghorbal a fait savoir que la partie turque, qui a rencontré, mercredi 27 courant, ses homologues tunisiennes lors du Forum d’affaires tuniso-turc, organisé à l’occasion de la visite d’Erdogan en Tunisie (26-27 décembre), examinera cette proposition comme il en sera le cas pour les différents intervenants en Tunisie, ce sujet devant être étudié au niveau du Conseil de la coopération stratégique tuniso-turque qui se tiendra en 2018.
Il y a lieu de rappeler que la loi de finances pour l’exercice 2018 a adopté l’article 40 stipulant des mesures douanières exceptionnelles sur la liste des importations en provenance de la Turquie qui seront soumises à partir de janvier 2018 à des taxes douanières de 90%.
Lors des travaux du forum tuniso-turc Ghorbal a indiqué que face aux enjeux issus de la difficulté de la transition politique et ses implications sur la situation économique et sociale, sur le développement des régions de l’intérieur et sur l’emploi des jeunes, la Tunisie n’a d’autres issues que de relancer la croissance par la relance des exportations, le redéploiement et le développement des investissements publics, privés, locaux et étrangers, selon un communiqué de l’UTICA, publié jeudi.
Et de signaler que les relations tuniso- turques ne doivent pas être traitées de manière isolée de cette donne ni encore moins se limiter à la simple problématique de la structure de la balance commerciale qui a pris des dimensions parfois démesurées mais doivent être traités dans le cadre d’une réflexion dans une perspective globale, beaucoup plus ambitieuse et débouchant le plus rapidement possible sur des actes porteurs de signaux forts.
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale Zied Laâdhari, a affirmé, de son côté, que la présence de 150 hommes d’affaires turcs est une véritable opportunité pour établir des partenariats stratégiques entre les entreprises des deux pays.
Les échanges économiques tuniso-turcs sont en deçà de nos ambitions, a-t-il ajouté, mais il y a des opportunités et un grand potentiel de partenariats entre les deux pays à saisir.
Pour sa part, Ugur Dogan, président de la partie turque du Conseil d’affaires turco-tunisien, a souligné que les Turcs sont prêts à investir dans des domaines comme l’industrie automobile et les télécommunications.
La Tunisie a signé en marge de la visite du Président turc plusieurs accords dont certains relatifs à la protection et au renforcement des investissements tuniso-turcs.
Le président Rejeb Tayyip Erdogan a souligné, au cours d’une conférence de presse tenue, mercredi, au palais de Carthage, conjointement avec le président de la République Béji Caid Essebsi, comprendre la conjoncture économique par laquelle la Tunisie passe, affirmant la volonté de la Turquie de l’aider afin que le pays puisse surmonter le déficit de la balance commerciale, à travers l’augmentation des importations des produits tunisiens.
Et de préciser que les deux parties œuvreront a intensifier le dialogue et la concertation afin de renforcer les relations de coopération bilatérale, notamment dans les domaines du commerce et du tourisme, annonçant que la Turquie compte accorder un prêt de 300 millions de dinars à la Tunisie.