Les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin octobre 2017, font état d’une progression soutenue des ressources propres de 12% par rapport à leur niveau une année auparavant, contre 3,5% en octobre 2016, pour atteindre 19,4 milliards de dinars, selon la note de Conjoncture de la Banque centrale de Tunisie publiée jeudi 28 décembre 2017.
Nette amélioration de 14,8% de la collecte des impôts directs et de 13,5% de celle des impôts indirects
Les recettes fiscales, qui représentent 90% des ressources propres du budget, ont atteint 17,6 milliards de dinars, à fin octobre 2017, contre 15,4 milliards durant la même période en 2016, soient une augmentation de 14% après un repli de 0,1% en 2016.
La progression des recettes fiscales est due à une amélioration de la collecte des impôts aussi bien directs (+14,8% contre -5%) qu’indirects (+13,5% contre 3,7%).
En détail, les recettes d’impôts directs ont totalisé 7,3 milliards de dinars, au terme des dix premiers mois de 2017, en hausse de 935 MDT par rapport aux réalisations d’octobre 2016. Cette hausse s’explique essentiellement par celle des impôts sur les sociétés (+653 MDT ou 45,1%) soutenue par la contribution exceptionnelle au budget de l’Etat, prévue dans la Loi des finances pour la gestion 2017, tandis que les impôts sur le revenu n’ont augmenté que de 281 MDT ou 5,8%, affectés par le repli de 0,7% de leur principale composante, à savoir “les rémunérations et salaires” après une hausse de 15,3% enregistrée une année auparavant.
Quant aux recettes d’impôts indirects, elles ont totalisé 10,3 milliards de dinars, au terme du mois d’octobre 2017, contre 9,1 milliards en octobre 2016, en hausse de 13,5% contre seulement 3,7% une année auparavant.
La ventilation par type d’impôt indirect montre que cette progression a résulté de la bonne performance de la TVA, qui a atteint 4,9 milliards de dinars (+18,1%), après une quasi-stagnation autour de 4,2 milliards durant les trois dernières années.
Par ailleurs, les recettes non fiscales se sont établies à près de 1,9 milliard de dinars au cours des dix premiers mois de 2017, et ce pour la deuxième année consécutive. Faut-il préciser qu’en excluant le montant de la cession de la licence 4G par les 3 opérateurs téléphoniques, en 2016 (soit 471 MDT), les recettes non fiscales auraient augmenté de 26,6%, d’une année à l’autre, tirées par une augmentation exceptionnelle de la redevance-gaz (+127%) et l’encaissement d’une enveloppe de 440 MDT au titre de revenus de commercialisation des carburants, et ce en dépit de l’absence de revenus de privatisation.
Hausse de 22,1% des dépenses totales cumulées
Parallèlement, les dépenses totales cumulées se sont affermies, enregistrant une hausse de 22,1% contre 10,8% l’année précédente, pour s’établir à 28 milliards de dinars. Par conséquent, les ressources d’emprunt ont augmenté de 50%, pour se situer à 8,6 milliards de dinars, contre 5,7 milliards à fin octobre 2016.
En détail, les dépenses de fonctionnement, qui représentent 63% des dépenses totales, ont poursuivi leur tendance haussière, avec une progression de 9,2% après 8,7% à fin octobre 2016, pour atteindre 16 milliards de dinars, dont 12,1 milliards sous forme de charges salariales.