Dans une interview accordée à l’émission “Kahwa Arbi” (Café arabe) diffusée dans la soirée du lundi 1er janvier 2018 sur Wataniya 1, Youssef Chahed, le chef du gouvernement semble avoir démenti les rumeurs de guéguerre -politique- entre lui et le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
En effet, Chahed a affirmé que si le chef de l’Etat se présente à la prochaine élection présidentielle 2019, “je serai à ses côtés. “Parce qu’il donne leur chance aux jeunes, Béji Caïd Essebsi m’a fourni l’occasion de servir la Tunisie. Je ne peux donc pas être en concurrence avec lui. Je suis convaincu de son projet qui défend l’Etat civil et constitue le prolongement du mouvement national”.
Sur le volet économique, Youssef Chahed a avoué que la situation a été difficile en 2017. Mais, selon lui, “les indicateurs devront s’améliorer en 2019”. Il table sur un taux de croissance de 3% en 2018 et 5% à l’horizon 2020.
2018 sera axée sur deux volets
Le programme de réforme pour l’année 2018 comporte deux volets. Il sera orienté vers la poursuite des réformes engagées par le gouvernement en 2017. Celles-ci concernent la fonction publique, les caisses sociales et l’impulsion d’autres moteurs de développement, notamment après la reprise de la production des phosphates, la relance du tourisme et de l’agriculture.
L’accent sera également accordé à l’emploi, en particulier l’emploi des jeunes et la promotion de l’initiative privée, a promis Youssef Chahed, soulignant la volonté d’associer les jeunes à la prise de décisions et à créer une nouvelle génération qui participe à la vie politique en “s’inspirant de la politique mise en œuvre par Béji Caïd Essebsi qui a placé sa confiance en ma personne et m’a désigné à la tête du gouvernement”.
Stabilité politique et climat politique sain… en 2019
Pour surmonter les difficultés et garantir la réussite du programme du gouvernement à l’horizon 2020, il va falloir instaurer la stabilité politique et un climat politique sain, a avancé le chef du gouvernement, appelant les partis et les organisations de la société civile à “promouvoir leur discours, éviter les tensions politiques et se consacrer aux préoccupations des Tunisiens”.
La Tunisie a aussi besoin d’une stabilité gouvernementale. Il faut donc éviter le changement de gouvernements, a-t-il insisté.
Il faut un mécanisme global de lutte contre la corruption
Revenant sur la guerre contre la corruption, Chahed affirme qu’elle doit s’inscrire dans le cadre d’un mécanisme global qui prend en compte la protection de l’économie nationale et le renforcement de l’expérience politique tunisienne. Un des attributs de la lutte contre ce phénomène réside dans le renforcement du secteur judiciaire, a ajouté le chef du gouvernement, rappelant la mise en place de douze juridictions administratives régionales et l’amélioration de la situation des magistrats.
Municipales… le gouvernement est fin prêt
Sur les élections municipales, Youssef Chahed a indiqué que le gouvernement est prêt à cette échéance qui balise le terrain à la réalisation de la décentralisation et de la démocratie de proximité. Une décentralisation qui constituera un changement radical pour le développement local dans le cadre de l’unité de l’Etat, a-t-il dit.
Merci à l’armée pour la stabilité sécuritaire du pays
Il n’a pas manqué de saluer les forces de sécurité et de l’armée pour leurs efforts afin d’assurer la stabilité sécuritaire du pays, précisant qu’environ 450 mille agents sécuritaires et militaires ont veillé à la sécurité des Tunisiens et des milliers de touristes à l’occasion du nouvel an.