Ouf de soulagement à Tunis et à Dubaï! Et pour cause? Quinze jours après sa décision de suspendre ses vols de et vers la Tunisie, la compagnie aérienne “Emirates Airlines” a annoncé la reprise des vols.
Lire aussi: Transport aérien : Éclaircie dans le ciel tuniso-émirati!
Mais 24 heures après cette annonce, on ne sait toujours pas quand celle-ci prendra effet, et ce d’autant plus que les responsables de l’Emirates Airlines au niveau de l’aéroport Tunis-Carthage semblent réservés… ce vendredi 5 janvier.
Pour sa part, l’OACA a bien confirmé la conclusion d’un accord entre les autorités tunisiennes et émiraties, soulignant néanmoins qu’il faudra attendre le réglage de certaines procédures techniques avant la reprise effective des vols.
“Pour l’instant, il n’y a pas un plan de vol, mais il se peut que dès demain (samedi 6 courant), Emirates puisse assurer un vol Tunis-Dubaï”, indique un responsable de l’office de l’aviation civile et des aéroports, cité par la TAP.
L’accord établi entre les autorités tunisiennes et émiraties stipule l’engagement de la compagnie aérienne émiratie à respecter la réglementation mondiale en vigueur et les conventions signées entre les deux pays en matière d’aviation civile dont celle du 23 avril 2000, a fait savoir le ministère tunisien du Transport.
Ce département a précisé jeudi soir, dans un communiqué, que “la compagnie émiratie s’est engagée à éviter tout ce qui est de nature à entacher les relations entre les deux peuples, dans le respect des intérêts respectifs des deux pays. La décision de reprise intervient après la levée par les autorités compétentes des Emirats arabes unis, des mesures de prévention prises à l’encontre des femmes tunisiennes”.
“A la lumière des échanges sécuritaires intensifs et des informations recueillies du côté tunisien, les parties concernées de l’Etat des Emirats arabes unis, ont décidé la reprise des procédures à leur état initial”, a précisé, pour sa part, le ministère émirati des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Emirates Airlines, qui assurait un aller-retour quotidien entre Dubaï et Tunis, avait décidé, brusquement le 22 décembre 2017, d’interdire à des femmes tunisiennes de monter à bord de ses appareils, pour “des motifs sécuritaires”, selon la diplomatie émiratie. Cette décision avait alors été qualifiée d'”humiliante” et de “discriminatoire” par la centrale ouvrière tunisienne, UGTT.
Lire aussi: La Tunisie interdit tous les vols d’Emirates Airlines sur son sol
Deux jours plus tard, le ministère tunisien du Transport avait réagi en annonçant l’interdiction à “Emirates Airlines” d’opérer sur les aéroports tunisiens.
L’interdiction faite aux Tunisiennes d’embarquer sur les vols Emirates en direction des pays du Golfe, a donné libre cours aux interprétations les plus absurdes, en l’absence d’éclairages, de la part des deux pays sur les véritables raisons de la mesure d’interdiction.
La mesure a aussi, mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux et même suscité des appréhensions concernant des éventuelles répercussions sur la colonie tunisienne résidant aux EAU, dont le nombre est estimé à 30.000 personnes.
Craintes sur les mégaprojets émiratis prévus en Tunisie
Des craintes ont été aussi formulées sur la toile concernant le sort de mégaprojets émiratis prévus en Tunisie, dont celui de “Tunis Sport City” et du projet “Bab Al Moutawaset” “Porte de la Méditerranée“, connu sous le nom “Sama Dubai”, nom de la société foncière chargée de sa réalisation et relevant du groupe “Dubai Holding”.
Ce projet qui sera réalisé au Lac Sud de Tunis, moyennant un investissement de l’ordre de 25 millions de dollars, s’étend sur une superficie de plus de 700 hectares et pourrait générer entre 150 et 200 mille nouveaux postes d’emploi.
Les travaux de ce projet qui comprend entre autres composantes, des tours gigantesques, des complexes hôteliers et des cités résidentielles, sont, malencontreusement, toujours bloqués, depuis 2008, en dépit des promesses du président exécutif du groupe “Dubaï Holding”, Khaled Malek, en décembre 2015, de les poursuivre à partir de 2016.
Le projet Tunis Sport City, également bloqué depuis 2010, et dont le coût s’élève à 5 milliards de dollars, prévoit l’aménagement, dans le Lac Nord de Tunis, de quartiers résidentiels de haut standing, d’académies de sport et d’autres espaces sportifs et de services.
Le président du groupe émirati, Abderrahmane Boukhater avait indiqué aux médias, au terme d’une rencontre avec le chef du gouvernement Youssef Chahed en mars 2017, que le démarrage des travaux aura lieu dans 6 mois.
Les Emirats sont aussi un coactionnaire, à travers Emirates International Télécommunications (35% des parts), dans le capital de l’opérateur national Tunisie Télécom. Les parts d’EIT ont récemment été cédés au groupe émirati Abraaj, qui devient le nouveau partenaire de TT.
Sur le plan des échanges commerciaux, les Emirats Arabes Unis (EAU) sont le premier client de la Tunisie dans la zone des pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn) avec une part de 65% des exportations tunisiennes.
Ils sont aussi, le deuxième fournisseur du pays dans cette zone après l’Arabie Saoudite avec une part de 34% des importations tunisiennes. En 2016, les EAU ont accaparé 40% du total des échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe, selon les chiffres du CEPEX.