Samia Abbou, députée du parti Courant démocrate (Attayar), comme à son habitude, n’est pas tendre envers le gouvernement. Selon elle, “la guerre annoncée par le gouvernement contre la corruption, depuis mai 2017, constitue en soi un dossier de corruption”, car “le pouvoir en place ne compte pas combattre la corruption parce qu’il en fait partie”.
Lors d’une conférence organisée, vendredi 5 janvier à Tunis, par l’organisation “I Watch” sur la corruption, Samia Abbou a affirmé que “certains ministres du gouvernement Youssef Chahed sont impliqués dans des affaires de corruption”.
“Le chef du gouvernement a induit tout le monde en erreur par cette fausse guerre”, a-t-elle soutenu, estimant qu’il a voulu en fait dissiper la question et acquérir une popularité en masquant l’échec économique et social de son gouvernement”.
De son côté, la représentante de l’organisation I Watch, Intissar Arfaoui, a indiqué que la loi sur la protection des dénonciateurs de la corruption publiée en mars 2017 n’est pas encore entrée en vigueur en raison de la non promulgation des textes d’application y afférents. Pour elle, 25% des dénonciateurs de la corruption ont été victimes de harcèlement et de menaces.
Appelant à la nécessité de préserver l’anonymat des dénonciateurs, Intissar Arfaoui a relevé que le centre de soutien et d’orientation des victimes de la corruption relevant d’I Watch a constaté plusieurs cas de violations au sein de l’administration publique et à la douane dont les agents ont harcelé certains de ces dénonciateurs.
A noter que la conférence a été ponctuée par des témoignages de plusieurs dénonciateurs de cas de corruption.