La plupart des indicateurs économiques montrent que l’économie tunisienne sera confrontée, dans les années à venir, à un grand défi, à savoir la résolution de la problématique du déficit de la balance commerciale et celui de la balance des paiements, et ce sans tenir compte de la situation du déficit budgétaire de l’Etat qui ne devra pas dépasser 5%, souligne l’expert économique Mourad Hattab.
L’expert économique considère que ce défi est difficile à relever avec l’aggravation du déficit commercial, malgré la présence de certaines mesures protectionnistes dans ce domaine dont, essentiellement, la révision de l’article 17 de l’accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie, précisant que l’accroissement de la valeur nominale des exportations par le biais du dinar ne peut pas être une solution radicale au problème.
Hattab a mis l’accent, par ailleurs, sur la nécessité de réduire la valeur des importations, en particulier celles qui ont un caractère anarchique à un taux de pas moins de 30 %, selon les experts et les spécialistes dans les affaires du commerce extérieur.
Il a, en outre, plaidé pour la révision du régime du flottement du dinar, à l’horizon des cinq prochaines années, même d’une manière partielle dans le cadre de l’intervention de la Banque centrale de Tunisie (BCT), afin de maintenir sa valeur, de faire face à l’inflation et de préserver les grands équilibres financiers du pays.
L’expert économique a dit qu’à moyen et long terme, la lutte contre la dépréciation du dinar figurera parmi les priorités de l’Etat pour réduire le rythme fou de l’importation des produits, même si cette question est au détriment de la qualité et de l’attraction des investissements directs étrangers (IDE) d’une manière durable.
Hattab a souligné qu’il est nécessaire d’œuvrer à sauvegarder la confiance de l’investisseur étranger ou tunisien concernant les équilibres des transactions commerciales, notamment extérieures, leur déséquilibre pouvant annoncer l’augmentation de l’endettement du pays.
L’expert économique a affirmé que le développement des perspectives économiques au niveau des axes susmentionnés permettra de garantir la stabilité financière et de réduire le niveau de risque et de crainte, sachant que les bailleurs de fonds internationaux et les agences de notation surveillent attentivement les équilibres de l’investissement et des exportations, lesquels sont considérées comme un levier pour le développement lequel n’a aucun sens en l’absence de la pérennité, de la promotion de l’infrastructure de base et de l’amélioration de la qualité de vie du citoyen, a-t-il conclu.
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