Le bureau politique du parti Afek Tounes annonce avoir mis fin à la participation du parti au Document de Carthage à la base de la formation du gouvernement d’union nationale. Car “ce système dissimule un faux consensus qui a paralysé la marche du pays et a été à l’origine d’une régression ayant touché tous les domaines de la vie politique, économique et sociale”, explique le parti dans un communiqué publié samedi 6 courant.
Toujours selon ce même document, Afek souligne qu’il rejette “toute forme de coalition ou de consensus avec le Mouvement Ennahdha au niveau gouvernemental, électoral, national, régional ou local. La politique de consensus entre les Mouvements Nidaa Tounes et Ennahdha a échoué, vidant de tout sens le Document de Carthage, et a engendré une situation socio-économique dégradée dont pâti le citoyen tunisien”.
Le revirement du parti intervient dans un contexte de crise économique et sociale, notamment après l’adoption de la loi des finances 2018 qui ne reflète pas les orientations économiques et de réforme de Afek Tounes, après avoir évalué le bilan du gouvernement formé sur la base du consensus depuis les élections de 2014 et au terme de sa participation à la dernière réunion consultative des parties signataires du document de Carthage.
Sur un autre plan, Afek Tounes approuve la démarche de la coalition électorale englobant dix partis, en prévision des élections municipales, et soumettra à l’approbation cette position devant le prochain conseil national.
Le bureau politique d’Afek Tounes, tenu en session extraordinaire le 19 décembre 2017, avait confirmé sa décision de retrait du gouvernement prise lors de son conseil national, rappelle-t-on.
Il avait réaffirmé son soutien aux principes et contenu du document de Carthage comme référence de politique générale mais estimé que “la coalition stratégique entre Nidaa Tounes et Ennahdha a fait dévier le document de ses objectifs conférant davantage d’opacité à la situation politique dans le pays”.
Le conseil national du parti avait demandé à ses membres au gouvernement de démissionner, saluant au passage “leurs grands efforts consentis et leur abnégation au service du pays”.
Ceux-ci ont demandé au chef du gouvernement Youssef Chahed, lundi 18 décembre dernier, de les décharger de leurs fonctions, essuyant toutefois un rejet immédiat.
Les représentants de Afek Tounes au gouvernement sont les ministres des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher, et de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Faouzi Abderrahmen, ainsi que les secrétaires d’Etat au Commerce extérieur, Hichem Ben Ahmed, et à la Jeunesse, Abdelkoddous Saadaoui.