Sept années après la révolution, la désillusion est grande: accroissement des inégalités, dégradation des services publics (administration, santé, enseignement…), baisse des investissements notamment dans les régions, hausse de la précarité et du chômage, détérioration des finances publiques.
Devant un tel constat et de tels défis, le gouvernement d’union nationale avait une responsabilité particulière, celle de mettre en œuvre –ENFIN- un programme de sauvetage pragmatique, courageux et rapide, à même de remettre notre pays dans la bonne trajectoire.
Force est de constater que, malgré l’amélioration des conditions sécuritaires, et malgré les déclarations d’intentions, les préalables et les conditions du redressement n’ont pas été réunis.
1/ Réclamé haut et fort depuis longtemps, le “CONTRAT DE RESPONSABILITÉ”, qui devait lier Gouvernement, partis politiques, partenaires sociaux…, est loin de voir le jour.
Ce “contrat” devait:
-illustrer la prise de conscience de tout le monde quant aux enjeux et aux périls, et quant aux moyens et à la marge de manœuvre réelle dont dispose notre pays;
-sceller l’engagement des parties prenantes sur des objectifs clairs et chiffrés, un timing de réalisation ambitieux et un partage des responsabilités et des sacrifices;
-enclencher un cercle vertueux permettant le retour de l’Etat garant de l’ordre et du respect de la loi, le rétablissement de la valeur travail et de la méritocratie, la valorisation de la compétence, l’amélioration tangible et rapide de l’image du pays, de la gouvernance et de l’efficacité des institutions;
-permettre le retour de la confiance, condition indispensable pour la relance de l’investissement, des exportations, de la croissance et de la création d’emplois.
2/ Les problématiques du déficit budgétaire, qui va en s’aggravant, et de l’endettement public sans cesse croissant qui en découle, continuent encore malheureusement à être traitées dans les faits par le biais de l’augmentation de la pression fiscale, avec comme conséquences: la réduction de l’initiative et de l’activité économiques et l’encouragement de l’économie informelle et de la fraude.
-Que faire pour que nos gouvernants prennent conscience que l’assainissement des finances publiques ne peut se faire au détriment de l’activité économique?
-Que faire pour les convaincre de l’indispensable passage de la logique d’adaptation des ressources aux emplois, à une logique d’adaptation des emplois aux ressources (par la mise en œuvre des reformes et l’arrêt des hémorragies)?
-Que faire pour que le sens de la responsabilité l’emporte sur les considérations idéologiques néfastes aux intérêts du pays, et que soient levées “les lignes rouges” du partenaire social, à l’origine de l’essentiel de nos déboires?
3/ Enfin, nous ne pouvons que déplorer l’incapacité de nos hommes politiques et de nos dirigeants à nous FAIRE RÊVER, et leur échec à MOBILISER toutes les énergies autour d’objectifs communs de renaissance, et de nous conduire vers le SUCCÈS.
Il est ainsi surprenant de constater cette inaction et cette indifférence envers ce phénomène gravissime de fuite accélérée vers l’étranger de nos jeunes compétences (médecins, ingénieurs…). De même pour le départ des meilleurs cadres de notre administration.
Il est clair que le salut du pays passe par plus de clairvoyance, plus d’efficacité, plus de courage et plus de rapidité dans l’action.
Nafaa Naifer