Les Tunisiens ont une mémoire de poisson rouge ! Ils ont très vite oublié ce qui s’est passé en janvier 2011 lorsque les comploteurs sur l’Etat tunisien ont attaqué en premier l’institution sécuritaire et décrédibilisé les forces de l’ordre. En ce mois maudit où des ordres venaient de hautes sphères dont personne n’ose parler à ce jour pour attaquer les agents de l’ordre et détruire leur image aux yeux de la population ! A l’époque, nous avions fini par supplier les agents de l’ordre de reprendre leurs postes !
Qu’il y ait eu des abus de la part de certains officiers ou agents de police ne justifie pas qu’il faille généraliser et les considérer comme les ennemis de la République ou les diaboliser. Ils sont et restent les enfants du peuple tunisien, nous ne les avons pas importés d’une autre planète !
Mais ce n’est guère notre propos d’aujourd’hui et d’ici. Ce qu’il faut rappeler est qu’à cette malheureuse époque, lorsque les rues se sont vidées des forces de l’ordre et que les citoyens “épris“ de liberté et de démocratie se sont trouvés seuls face à la sauvagerie des bandits prédateurs, ils se sont mis tout d’un coup à “aimer“ les agents de police et à les supplier d’assurer de nouveau leur rôle dans la préservation de l’ordre public.
Et c’est ce qui risque de se reproduire aujourd’hui, car ce qui se passe est tragique pour notre pays d’autant plus que les émeutes sont encouragées par des députés ! Du jamais vu de toute l’histoire des démocraties ou des pseudo-démocraties à la Tunisienne conduite par des élus populistes à souhait, dénués de clairvoyances et estimant qu’ils peuvent user de la violence révolutionnaire à l’ARP et l’annoncer via des discours à la Goebbels. Pauvre Tunisie!
Pauvre Tunisie parce qu’après 4 jours d’émeutes, il y a près de 49 agents de l’ordre blessés ainsi que 8 agents de la garde nationale, 45 voitures de police cassées, un officier de la garde nationale gravement blessé et 12 véhicules de la garde nationale amochées.
Les révolutionnaires à 2 sous siégeant à l’ARP, qui ont adopté et voté le budget 2018 après l’avoir discuté au sein de la Commission des finances, devraient avoir honte d’être lâches au point de ne même pas assumer leurs responsabilités en disant : «nous nous sommes gourés pace que nous sommes des prétentieux ignares et arrogants par-dessus le marché!».
Ils ne veulent plus être les dindons de la farce
Mais le pire reste à venir. Un mot d’ordre serait en train de circuler entre les agents de l’ordre, qui ne veulent plus être les dindons de la farce démocratique tunisienne, pour abandonner leurs postes à chaque fois que les émeutiers sont trop nombreux, qu’ils les attaquent et qu’ils se trouvent dans l’impossibilité de riposter parce qu’ils ne sont pas protégés par la loi.
Le principe de l’usage progressif de la force n’est plus d’usage ou d’actualité.
Nous sommes en démocratie. Les émeutiers peuvent incendier les postes de police, attaquer les passants, attaquer les recettes des finances, les municipalités ou encore les bureaux de poste, mais il ne faut surtout pas les en empêcher au risque de fâcher Amnesty international, Human Rights Watch et toutes les organisations humanitaires dont les financements -il suffit de creuser un peu- proviennent des destructeurs professionnels de pays fragiles et vulnérables, tel Georges Soros. Bien sûr qu’il n’est pas le seul, nombreux sont ceux qui ne veulent pas d’une Tunisie stable et prospère, et nombreux et nombreuses sont les vendus, traitres et traitresses qui se soumettent au “Dieu argent“ et appliquent les agendas étrangers dans notre pays.
La loi de la jungle…
Donc, puisque nous voulons préserver l’intégrité physique des bandits révolutionnaires, attaquer celles des forces sécuritaires et ne pas promulguer une loi pour les protéger lorsqu’ils sont obligés de se défendre ou de défendre leurs postes de travail, attendons-nous à ce qu’ils quittent les lieux et laissent la loi de la jungle s’installer.
N’est-ce pas ce que tous les leaders politiques -de droite comme de gauche- en Tunisie veulent: le chaos “créateur“? Si seulement il était “créateur“.
Dans l’attente, ne vous étonnez pas de la montée des braquages, des saccages et pillages des magasins, d’agressions de particuliers et encore moins de voir vos voitures incendiées ou vandalisées.
Parmi les forces de l’ordre, nombreux sont ceux qui croient en leur devoir et responsabilité d’assurer la sécurité de leurs concitoyens ainsi que les manifestations pacifiques. Mais ils estiment, parallèlement, que s’il n’y a aucune loi pour les protéger, si le président de la République -qui chapeaute le Conseil de Sécurité nationale- et le chef du gouvernement -chef de l’exécutif- ne leur donnent pas les assurances nécessaires pour qu’ils puissent faire leur travail sans subir les représailles de 2011, pourquoi prendre autant de risque.
Un discours de M. le président…
A ce propos, aurions-nous droit à un petit discours de M. le président garant de l’unité nationale, ou du chef du gouvernement, président de l’exécutif, pour éclairer le peuple sur ce qui se passe en Tunisie?
Ou devrions-nous regretter l’époque où un dictateur y faisait régner la paix et la sécurité, où tout le monde pouvait manger à sa faim même si pour la plupart du temps on ouvrait la bouche tout juste pour satisfaire à ce besoin basique et où l’Etat était un véritable Etat et non un Etat de pacotille où les ambassadeurs circulent comme des résidents généraux ?
Amel Belhadj Ali