Quand vous cherchez la définition des substantifs “chômage“ et “chômeur“, la tâche n’est pas si facile que ça, et ce même en anglais! Les organismes officiels internationaux, notamment le BIT, arrivent difficilement à définir le cadre précis de cette nomenclature. Et si on se réfère à la langue anglaise, le terme utilisé est “unemployed“, ce qui littéralement veut dire «n’est pas employé». Car vous pouvez avoir un travail et ne pas être employé et vous n’êtes pas catalogué chômeur! Et pour beaucoup, passer la journée à mendier –métier très juteux- et être catalogué comme chômeur voire dans le besoin et faire partie des gens qui ne disposent pas d’un dollar par jour…
Ceci pour la composante philosophique de cette problématique nationale. Mais quand vous allez chercher un bon profil dans n’importe quel secteur, je vous souhaite du plaisir, autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
500.000 fonctionnaires dont beaucoup sont «unemployed», et pire, ils empêchent les autres de travailler
Si on en vient aux chiffres, dans un pays qui a su gérer sa population –sans la politique de la famille des années 60, on serait entre 25 et 30 millions de Tunisiens–, nous sommes 12 millions, soit pratiquement entre 2 et 3 millions de familles. Donc logiquement le pays devrait fournir au moins 2 millions d’emploi –environ un par famille.
Mais les chiffres disent globalement qu’il y a :
- 500.000 fonctionnaires dont beaucoup sont «unemployed», et pire, ils empêchent les autres de travailler ;
- 500.000 sont à l’étranger, dont beaucoup de cadres supérieurs répartis entre les 222 pays de la planète avec une majorité dans le bassin méditerranéen ;
- 500.000 seraient dans le secteur privé et sont dans leur majorité bien «employed», généralement ce secteur finance par les impôts qu’il génère un secteur public surchargé.
Aujourd’hui, il est plus facile de trouver un ingénieur qu’un plombier qui gagne sa vie nettement mieux que l’ingénieur.
Alors y a-t-il 500.000 chômeurs en Tunisie? Je n’en suis pas convaincue quand je vois les secteurs agricole et tertiaire manquer de bras, les diplômés –avec tout le respect que leur dois- dont beaucoup sont analphabètes bilingues qui préfèrent le café chicha ou un métier facile si ce n’est une harka au lieu d’aller apprendre un métier. Aujourd’hui, il est plus facile de trouver un ingénieur qu’un plombier qui gagne sa vie nettement mieux que l’ingénieur, etc.
Le syndicat n’a pas encore compris que ceux qui travaillent doivent gagner de l’argent ; et s’ils s’enrichissent ils créent aussi de la richesse -ce terme restant encore suspect aux yeux de beaucoup
Comme on peut le constater, la situation relève de la quadrature du cercle, situation que, malheureusement, le SYNDICAT tient à maintenir pour essentiellement des raisons d’égo. Car il n’a pas encore compris que ceux qui travaillent et travaillent beaucoup, eh bien doivent gagner de l’argent, et s’ils s’enrichissent ils créent aussi de la richesse -ce terme restant encore suspect aux yeux de beaucoup. Du coup, cela génère une richesse suspecte souvent invisible et sub-superficielle. Donc, on n’a pas fini de compter les chômeurs riches dans notre pays. Parole de pôvre journaliste que je suis!