La Commission des finances, de la planification et du développement de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, mardi 23 janvier, un projet de loi relatif au recours de la Tunisie au marché financier international pour l’émission d’un emprunt obligataire de 1000 millions de dollars américains, émission qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des ressources financières afin de financer le budget de l’Etat conformément aux dispositions inscrites dans le cadre de la loi de finances 2018.
Le ministère des Finances chargera la Banque centrale de Tunisie (BCT) de diriger l’opération d’émission qui durera 6 semaines. La sortie sur le marché international est prévue pour la 2ème moitié du mois de mars 2018.
Lors d’une séance d’audition consacrée à la question et à laquelle a participé le gouverneur de la BCT, Chedli Ayari, le ministre des Finances, Ridha Chalgoum, a affirmé que l’emprunt sera remboursé sur une période de 30 ans, ajoutant que le recours au marché international vise à mobiliser des ressources en devises afin de couvrir le déficit commercial et budgétaire.
Comme tout investisseur, l’Etat cherche un coût d’endettement faible, indique Chalgoum, rappelant que le recours au marché international permettra à la Tunisie de mobiliser des ressources financières en bénéficiant d’un taux d’intérêt inférieur de 30 points par rapport au recours au marché financier intérieur. Le budget de l’Etat pour l’exercice 2018 prévoit un nombre de réformes dont la réduction du déficit budgétaire à 4,9% du PIB, contre 6,1% en 2017 et de limiter le taux d’endettement à 70% du PIB, a-t-il expliqué.
Pour sa part, le gouverneur de la BCT a indiqué que la hausse du taux intérêt directeur est un mécanisme visant à limiter la tendance haussière de l’inflation et des prix, précisant que son impact (hausse du taux d’intérêt directeur) “ne sera pas immédiat”.
Au cours de leurs interventions, les députés ont évoqué plusieurs questions liées notamment au rééchelonnement de la dette (Mohamed Frikha – Ennahdha), le recours à des prêts bancaires (Mohamed Ben Salem – Ennahdha), outre l’impact de la hausse du taux d’intérêt sur les investisseurs (Hafed Zwawi – Afek Tounes).