Avec 89 jours d’importations (24 janvier 2018), le stock des avoirs en devises a franchi le seuil psychologique des 90 jours, un niveau jamais atteint depuis 2004.
Historiquement un pic des avoirs en devises avait été atteint en 2009 (186 jours), “suite à l’afflux massif d’IDE dans le cadre d’opérations de privatisation, notamment la cession de 35% du capital de la société Tunisie-Télécom en 2006 pour une enveloppe de 2.250 millions de dollars”.
Le niveau des avoirs en devises a suivi une tendance à la baisse à partir de 2010, “pour revenir vers les 90 jours au troisième trimestre 2012 sous l’effet, d’une part, de la crise d’endettement dans la zone euro, et, d’autre part, des événements socio-politiques qu’a connus la Tunisie depuis janvier 2011 et qui ont pesé sur les secteurs pourvoyeurs de devises. Grâce aux financements extérieurs subséquents, ce ratio a pu revenir à des niveaux supérieurs à 100 jours d’importations (la moyenne étant d’environ 110 jours d’importations sur la période décembre 2012 à ce jour)”.
“En 2017, le niveau des réserves a bénéficié notamment de l’encaissement de l’émission de 850 millions d’euros en février qui a porté le stock en devises de 99 à 116 jours d’importations. Toutefois, le stock des avoirs en devises a reviré de nouveau à la baisse sous l’effet :
– des pressions continues sur la balance commerciale,
– des règlements au titre du service de la dette extérieure,
– et du tarissement des entrées en devises liées d’une part aux perturbations de la production du phosphate et du pétrole, et d’autre part à la baisse des recettes en billets de banques étrangers malgré l’amélioration de l’activité touristique à cause de la prolifération du marché parallèle en devises.
Plus récemment, le stock des avoirs en devises a atteint 90 jours d’importations à la mi-août, notamment après le remboursement en principal et intérêts de l’émission Saumurai VI (12,7 milliards de yens). Il est ensuite revenu à 103 jours d’importations après l’encaissement de l’emprunt Banque mondiale de 456 millions d’euros le 22 août 2017”.
“Le niveau adéquat des réserves en devises est apprécié au regard d’un ensemble de références calibrées à partir de l’expérience collective des pays lors des crises antérieures ou modélisées en se basant sur une analyse coûts-bénéfices. Le seuil minimum conseillé est d’environ 3 mois”. (Source: BCT)