Le réseau Mourakiboun a mené une étude sur la situation des centres de santé de base en 2017 qui révèle que plusieurs dysfonctionnements dans ces établissements affectant ainsi le bon déroulement de leurs activités. Une telle situation requiert impérativement l’intervention de l’Etat afin de pallier à ces manquements dans le cadre du redressement de l’institution sanitaire publique.
Présentée lors d’un point de presse tenu mardi 30 janvier à Tunis en présence notamment de la secrétaire d’Etat à la Santé et des députés, cette étude a concerné 2.060 centres de santé de base répartis sur 264 délégations dans les 24 gouvernorats du pays.
Menée en collaboration avec l’Institut national démocratique américain, cette étude a démontré que 20% des unités d’urgence dans les dispensaires sont dans un état déplorable, près de la moitié de ces unités (49%) ne disposent pas d’ambulances, et que 78% des ambulances existantes ne sont pas équipées de l’air conditionné.
Pire encore, 41% des bâtiments abritant ces dispensaires sont dans un “mauvais état” ou “très mauvais état”, précisant que 47% de ces établissements ne sont pas vraiment accessibles vu la situation dégradante des routes.
La même étude révèle que 53% de ces centres de santé de base sont dépourvus de téléphones fixes, soulignant l’absence d’agents spécialistes en pharmacie dans 71% de ces établissements.
S’agissant de l’hygiène, l’étude a démontré que 45% des dispensaires disposent de WC qui se trouvent dans une situation déplorable, précisant que les normes sanitaires ne sont respectées que dans 15% des cas.
64% des dispensaires sont situés dans les régions rurales tandis que 36% se trouvent dans les régions urbaines.
Selon Rafik Halouani, coordinateur général du réseau Mourakiboun, les résultats de cette étude et ses recommandations seront présentés au gouvernement et au Parlement afin de remédier à cette situation.