Quelque 80 associations tunisiennes soutenues par la France ont participé à la Journée franco-tunisienne de la société civile, organisée jeudi 1er février à l’Institut français de Tunisie.
“L’objectif de cette journée est d’offrir l’opportunité à ces associations de se rencontrer, de créer un réseautage et de présenter leurs activités au grand public, a déclaré Marianne Poche, attachée de coopération technique à l’IFT, chargée de la société civile. Elle permet aussi à ces associations l’échange culturel et le développement de leurs activités”.
La journée a, en fait, réuni des acteurs oeuvrant dans les domaines de plateformes associatives et renforcement des capacités, défense des droits humains et des libertés individuelles, jeunesse, éducation et citoyenneté, solidarité et lutte contre les inégalités, patrimoine, culturel et audiovisuel, protection de l’environnement et développement local, numérique et entreprenariat.
Ces associations ont rencontré aussi des partenaires institutionnels français de la coopération, à savoir l’Agence française de développement, l’Expertise France, Business France, Campus France, France Volontaires, Office français de l’immigration et de l’intégration, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, Institut de recherche pour le développement, centre de coopération internationale et de recherche agronomique pour le développement et l’institut de recherche sur le Maghreb contemporain.
Marianne Poche a précisé que ces associations sont soutenues par deux programmes français d’appui à la société civile tunisienne. Le premier programme PISCCA (Projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs) est un fonds du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, mis en œuvre par l’Institut français de Tunisie afin de poursuivre l’appui français à l’émergence et à la structuration du tissu associatif tunisien.
Ce fonds, doté d’une enveloppe de 600.000 euros sur 3 ans (2016-2018), a pour but de soutenir des initiatives associatives lancées par des associations locales, bien implantées sur leur territoire et constituées de leurs propres bénéficiaires.
Le deuxième programme, baptisé “Forum Jeunesse”, a été créé en 2011, et rassemble 200 jeunes tunisiens, français, maghrébins, et vise à faire naître des réseaux et émerger des leaders locaux. Il accompagne et facilite le financement de projets et crée des espaces de débats.
Plus de 33 projets issus du forum jeunesse ont été financés pour un montant de près de 300.000 Euros.
De son côté, Mahdi Baccouche, co-fondateur de l’association tunisienne “Shanti”, a indiqué que ces programmes français d’appui à la société civile tunisienne ont permis d’aider de jeunes associations à s’implanter mais également des jeunes tunisiens à créer leurs propres projets.
“Des actions de formation et d’encadrement ont été organisées dans ce cadre”, a-t-il expliqué, affirmant que près de 200 jeunes tunisiens désirant créer des projets ont bénéficié à Sfax d’un accompagnement.
En marge de cette journée, une table ronde a eu lieu sur le thème “éducation et citoyenneté : quel rôle pour la société civile ?”. Cette rencontre a permis d’évoquer des questions portant sur l’éducation et la préparation des générations futures à une vie citoyenne et active ainsi que le rôle des associations en matière de changement et d’influence des politiques de l’éducation notamment à l’intérieur du pays.
Les participants ont insisté, notamment, sur la réforme des programmes scolaires en introduisant l’éducation verticale basée sur l’approche participative. Ils ont mis en valeur l’importance de l’éducation civique et civilisationnelle au sein des écoles, incitant sur l’importance d’imprégner les élèves des valeurs des droits de l’homme et de la citoyenneté.