Dans un entretien accordé à l’agence TAP, le nouveau président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Samir Majoul, s’est livré à un diagnostic de la situation économique générale du pays : absence de continuité administrative, entreprises publiques, hausse de la pression fiscale, économie parallèle…
Majoul estime que la situation économique et sociale “particulièrement préoccupante” dans le pays est une responsabilité collective de l’Etat, des organisations des employeurs et des employés. Par conséquent, il pense qu’ «il est possible de trouver des solutions aux problèmes avec un minimum de vision et dans une seule direction, à savoir le développement et l’investissement».
Samir Majoul appelle à la mise en place d’un climat où tout le monde trouve son compte
Comme préalables, Samir Majoul appelle à la mise en place d’«un climat où tout le monde trouve son compte, joue son rôle et se réjouit de le faire pour préserver l’invulnérabilité de ce pays que nous voulons garder pour les Tunisiens et préserver pour nos enfants, afin qu’ils puissent y vivre dans la dignité et qu’à leur sortie de l’université, ils trouvent un emploi ou l’opportunité de créer un projet».
si nous avions appliqué au moins une partie de cette vision (UTICA 2020), nous n’en serions pas là
A une question de savoir si le document de l’UTICA contenant plusieurs propositions pour sortir l’économie tunisienne de la crise demeure valable, le nouveau patron des patrons rappelle que «ce document porte sur une vision de l’économie tunisienne jusqu’à 2020 et ne nécessite pas une révision…», surtout que rien n’a été fait pour que ça change. De ce fait, il reste convaincu que «… si nous avions appliqué au moins une partie de cette vision, nous n’en serions pas là. Et de rappeler qu’il a été préparé par plusieurs experts tunisiens de grande valeur, sous l’égide de l’UTICA, ayant traité tous les aspects qui empêchent la bonne marche de l’économie du pays.
Mais quand on lui dit que le gouvernement a pris plusieurs initiatives pour redresser l’économie, Majoul indique ne pas vouloir «parler du passé». Toutefois, il reconnaît que le gouvernement a rencontré des difficultés pour mettre en place ses initiatives.
8 gouvernements en 7 ans est UN facteur D’INSTABILITÉ
Il explique : «Nous avons eu 8 gouvernements, ce qui n’est pas de nature à améliorer l’environnement économique, parce que tout changement dans ce domaine, et particulièrement au niveau de la présidence du gouvernement, constitue un facteur d’instabilité. Qu’il y ait des changements au niveau de l’équipe c’est normal, ceux qui réussissent demeurent et ceux qui réussissent moins partent. Mais quand le gouvernement est instable, il est difficile de lui demander d’assurer le suivi des dossiers traités».
Majourl appelle à la mise en place d’un fast-track
A partir de là, il estime qu’il devrait y avoir «une continuité au niveau du gouvernement et de l’administration», regrettant que cela ne soit pas toujours le cas, «ce qui constitue une barrière à l’investissement et à l’action économique».
Ensuite, le président de l’UTICA déplore certains projets de lois qui tardent à être examinés à l’ARP. Pour éviter tous ces manquements, il plaide pour la création d’un fast-track, c’est-à-dire «un couloir spécial pour un traitement rapide des projets de loi économiques».