“Pour avoir une expérience réussie en matière de Partenariat Public-Privé (PPP), une loi ne suffit pas, encore faut-il avoir l’administration qui ait le niveau de développement, de connaissances et d’expérience nécessaires pour bien négocier des contrats PPP, mais aussi l’exécutif capable d’assurer le suivi des projets une fois engagés. C’est tout un écosystème à mettre en place”, a déclaré, mercredi, Khalil Labidi, PDG de la FIPA.
Labidi, qui participait à une conférence thématique sur le thème “Approche et financement des PPP en Afrique”, tenue dans le cadre de la première édition FITA 2018, a aussi souligné, en réponse à une question de l’agence TAP sur le retard accusé par le lancement de projets PPP, malgré la promulgation d’une loi les cadrant, que “des projets PPP ont été réalisés en Tunisie depuis les années 70 malgré l’absence d’une loi. Maintenant que la loi est là, la mise en place d’une action PPP nécessite un temps de préparation, pour éviter d’éventuels échecs, car les PPP de par le monde n’ont pas toujours été des réussites “.
Et d’ajouter: “le travail d’apprentissage et de préparation touche à sa fin et l’année en cours connaîtra des nouvelles en matière de PPP”.
De son côté, le président d’honneur de Tunisia Africa Business Council et ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, a rappelé que “rien que dans le domaine des infrastructures, le besoin de financements en Afrique s’élève à 100 milliards de dollars, avec un gap de presque la moitié de ce montant. Les PPP peuvent être l’une des solutions pour combler ce gap”.
Adhérant à l’analyse du PDG de la FIPA, il a souligné que “ce n’est pas le cadre réglementaire qui fera les PPP. En Tunisie, la loi était devenue nécessaire parce que la pression sur le budget de l’Etat était devenue tellement grande qu’il fallait mettre de l’ordre et donner certains avantages, qui ne peuvent être accordés que dans le cadre d’une loi “.
Toujours selon lui ” le PPP est un concept. Il n’y a pas deux projets similaires en matière de PPP. Chaque projet doit être traité en fonction des ses propres conditions, ses propres contraintes et sa propre structure financière”.
Ayed a, en outre, souligné que “l’Afrique continuera à utiliser les PPP pour trouver des solutions aux gaps de financements qui ne concernent pas les infrastructures seulement mais également le commerce extérieur et bien d’autres secteurs vitaux pour l’avenir du continent”.
Clôturant les travaux du Forum FITA 2018, l’ancien ministre des Finances, a rappelé que “le commerce interafricain n’est que de 20%, et il n’est que de 3% entre les pays maghrébins. Des opportunités sont extraordinaires, et nous devons avoir le courage de les saisir et de les concrétiser”.
“Pour ce faire nous avons besoin d’une vraie politique d’intelligence économique car on ne peut bâtir des projets que sur la base d’informations fiables et de données claires.