Le ministre des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a déclaré, mercredi 7 février, lors d’une séance plénière à l’ARP, que “le classement de la Tunisie sur la liste noire des pays susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme est le résultat de la référence faite par la délégation de l’Union européenne au classement du Groupe d’action financière (GAFI), concernant les juridictions à haut risque et/ou non coopératives”.
Le ministre a, par ailleurs, fait remarquer que cette décision a été prise sans prendre connaissance des derniers rapports publiés par le GAFI et qui admettent que la Tunisie s’est engagée à appliquer le plan d’action qu’elle s’est fixé.
Et le ministre d’expliquer: “le rapport sur le système d’évaluation de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été publié en 2015, soit avant l’adoption, par le Parlement tunisien, de la loi relative à la lutte contre le terrorisme, la mise en place du Pôle judiciaire anti-terroriste et la promulgation des textes relatifs aux engagements de la Tunisie”.
Le Parlement européen a voté, ce mercredi 7 février, l’inscription de la Tunisie sur “la liste des pays exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme”, avec 357 voix pour, 283 voix contre et 26 abstentions.
En ce qui concerne le classement de la Tunisie sur la liste des paradis fiscaux, il a aussi indiqué que le gouvernement s’emploie à fournir les engagements financiers nécessaires pour retirer la Tunisie de la liste des paradis fiscaux au début de mois d’avril 2018, faisant remarquer que “la Commission technique de l’Union européenne considère que le système fiscal en Tunisie est transparent et respecte les normes européennes en la matière”.
Il a évoqué, toutefois, une divergence d’opinions concernant les avantages fiscaux accordés aux entreprises off-shore en Tunisie et au secteur financier qui accompagne les non-résidents.
D’après Chalghoum, l’Union européenne estime que ces avantages nuisent au régime fiscal et aux entreprises existantes dans l’UE, faisant savoir que des négociations vont démarrer bientôt avec la partie européenne pour rapprocher les régimes fiscaux destinés à l’off-shore du régime général.