“L’Investissement en temps de crise, quelles incitations?”, est le thème de la 5ème édition du forum de la fiscalité dont les travaux ont débuté, jeudi 8 février, à Sfax à l’initiative de la section régionale de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a affirmé à cette occasion que depuis la Révolution (décembre 2010/janvier 2011), l’investissement fait face à plusieurs défis.
La Tunisie est en mesure de surmonter la crise en garantissant la reprise de deux moteurs de croissance, à savoir l’investissement et l’exportation, a-t-il souligné, rappelant que notre pays a mis en place plusieurs incitations visant à garantir la relance de l’investissement.
Il a, dans le même cadre, estimé que la réunion, tenue mercredi 7 courant, par l’Instance supérieure de l’investissement, ne manquera pas d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la simplification des dispositions relatives à l’investissement.
Deux décrets seront publiés, prochainement, afin de simplifier les démarches d’investissement et d’annuler les autorisations, a indiqué Chalghoum, mettant l’accent sur l’importance du guichet unique au sein de l’Instance tunisienne de l’investissement.
Le ministre de l’Agriculture a admis que la situation du secteur de l’eau est difficile en Tunisie étant donné “que les réserves dans les barrages ont diminué”.
Taieb a souligné que l’Etat aspire, face au déficit qui atteint 300 millions de mètre cube, à valoriser les ressources non traditionnelles des eaux dont en particulier le dessalement des eaux de mer.
Il a passé en revue une série de projets, parlant notamment de la station de Djerba dont l’entrée en période de test est prévue en avril 2018 et du projet de la station de Sousse, dont la réalisation devrait démarrer, précisant que le taux de production pourrait atteindre 50 mille m3, outre le démarrage, prochainement, des travaux de réalisation des stations de Kerkennah et de Sfax et celle de Zarat (Gabès).
Il a rappelé l’importance du cadre juridique inscrit dans la loi de finances 2018 sur le partenariat public-privé faisant remarquer que sa mise en oeuvre a démarré à travers 19 projets structurés d’une valeur dépassant les 5 milliards de dinars.
L’investisseur et exportateur Abdelaziz Makhloufi a présenté un témoignage sur son expérience et sa vision à propos des encouragements contenus dans la nouvelle loi sur l’investissement et ses impacts sur ses activités industrielles et exportatrices.
Il a critiqué les incitations au titre de l’investissement agricole, outre la transformation considérant qu’elles “ne concernent pas les grands investisseurs et se limitent aux petits investisseurs ce qui aboutit à mettre des obstacles pour la structuration du secteur et son développement”. Il a aussi critiqué l’absence d’une vision et d’une stratégie sur le secteur de l’eau qui souffre d’un manque et d’une pénurie immenses appelant à l’impératif de mettre en place un plan de dessalement des eaux de mer.
Le ministre a, également, reconnu l’existence d’un “retard” dans l’exploitation des eaux usées traitées laquelle ne dépasse pas 15% par an, annonçant le lancement d’une étude consacrée aux eaux en Tunisie à l’horizon 2050.
Le Président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) Ahmed Bouzguenda a souligné, de son côté, que la sortie de la crise de confiance que le secteur de l’investissement connaît, en ce moment, exige “de mettre l’accent sur l’environnement des affaires et de s’intéresser aux spécificités du parcours politique et démocratique actuel et le clivage régional”. Il a appelé les parties sociales à porter l’intérêt requis au Contrat social et à se détacher de l’ancien modèle de développement.
Il a appelé à prendre en considération les besoins des investisseurs locaux et internationaux, affirmant que la crise de confiance ne peut être dépassée avec l’adoption d’une nouvelle loi sur l’investissement ou d’autres mesures mais nécessite, plutôt, l’élaboration d’une vision économique et industrielle claire dans tous les domaines.
Les positions des différents intervenants par rapport à la nouvelle loi sur l’investissement ont varié entre la critique et l’approbation. Certains opérateurs ont loué la diversité des mesures alors que d’autres ont pointé du doigt leur dispersion et leur limitation à certaines activités, estimant qu’elles demeurent en deçà des attentes.