Elle est omnipotente. Elle est omnisciente. Elle exige.Elle impose son diktat partout et sur tout! Elle, c’est la désormais incontournable centrale ouvrière ou plutôt «politico-socio-économique».
La dernière de ses volontés ? L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) “exige“, dans un communiqué rendu public vendredi 9 février 2018, que le gouvernement «crée une commission nationale indépendante pour évaluer le contrôle bancaire et les travaux de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF)…».
Il s’agit, selon l’UGTT, de «fournir les mesures à même de réhabiliter le rôle d’inspection de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en matière de circulation des capitaux à l’échelle nationale et internationale, de renforcer son autonomie, de réformer les systèmes de contrôle informatique, d’évaluer les risques, de développer le rendement de ses structures, de moderniser et de numériser son administration tout en confiant les postes de responsabilité aux fonctionnaires compétents et expérimentés».
Cet appel intervient suite à la décision du Parlement européen d’inscrire la Tunisie sur la liste des pays exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, une décision que le bureau exécutif de la centrale syndicale a qualifiée d'”injuste” qui pourrait constituer un coup dur pour l’économie tunisienne et avoir de graves répercussions qui ne feront qu’accentuer la crise économique qui secoue le pays depuis quelques temps face à l’atermoiement du gouvernement et l’absence d’une vision claire et d’une volonté politique explicite en faveur de véritables réformes économiques et politiques.
Tiens, voilà qui ne manque de contradiction de la part de l’UGTT, elle qui dit toujours non à toutes les réformes que les gouvernements successifs depuis la révolution de 2011.
L’UGTT appelle, en outre, à accélérer la promulgation d’une loi relative à la déclaration des biens et des bénéfices dans les secteurs public et privé et dans la fonction publique et à la lutte contre l’enrichissement illicite.
L’organisation syndicale appelle aussi à réviser l’exonération fiscale et à promulguer des textes interdisant les opérations financières supérieures à cinq mille dinars et instaurant l’obligation de recourir à la tarification électronique.
La décision du Parlement européen, poursuit le communiqué, est venue démontrer l’absence de coordination entre les différentes structures de l’Etat et la fragilité des systèmes de politique fiscale et bancaire en Tunisie ainsi qu’une réalité économique prédominée par la contrebande et la prolifération de l’économie informelle.
Le Bureau exécutif de l’UGTT lance un appel à la société civile à se mobiliser auprès des forces civiles en Europe pour lever la pression sur la Tunisie et éviter les répercussions négatives de cette classification, notamment sur l’expérience démocratique.