L’événement aux berges du lac nord de Tunis : le ministère du Transport et la Direction générale de la Société de promotion du lac de Tunis (SPLT) ont discuté, sans grand tapage médiatique, de deux projets majeurs devant améliorer l’animation du plan d’eau de la zone et la desserte par voie ferrée de la ville d’el Bouheira. La réunion a regroupé Sarra Rejeb, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de Transports, et une délégation de la Société de promotion du Lac de Tunis conduite par Mohamed Ridha Trabelsi, le directeur général de la SPLT.
Le premier projet est très attendu par la communauté travaillant au quartier des berges nord du lac (une ville de 350 mille habitants). Il s’agit de la construction d’une ligne de métro reliant la gare maritime de Tunis “TGM“ au Lac 2 sur une distance d’environ 7 km. Cette ligne, qui aurait dû être prévue en principe lors de la conception de l’aménagement de cette cité, va réduire un tant soit peu la congestion sévère que connaît cette zone, en particulier aux heures de pointe.
Le second projet comporte deux composantes : la mise en service prochaine d’un bateau restaurant mobile pour un coût estimé à 3 MDT.
Dans le détail, il s’agit de l’exploitation d’un bateau de loisir sur un trajet d’environ 11 km de long au départ de Tunis. Le projet prévoit la construction de 4 stations avec leurs quais et l’acquisition d’un bateau de 30 sièges respectueux de l’environnement –celui-ci utilisera une énergie non polluante de type électro-solaire.
Un Lac new-look à l’horizon
Ces deux projets font partie d’une stratégie mise au point par la SPLT sur le court, moyen et long terme aux fins de valoriser et d’animer le plan d’eau lac nord de Tunis (2.500 ha), et ce en exécution d’un programme de mise en valeur arrêté dans le cadre de la sous-concession accordée à la Société, en 2002, par l’État, parallèlement à ses activités principales portant sur l’aménagement et le développement des berges.
Selon Mohamed Ridha Trabelsi, cette stratégie a été mise au point par un groupement de bureaux d’études étrangers de renommée mondiale sur la base d’une étude portant sur le développement des berges nord-ouest et sud-ouest et le plan d’eau. L’étude, qui s’est étalée entre 2009 et 2012 pour un coût global de plus de 2 MDT dont 700 mille dinars pour la partie lacustre, a fait l’objet d’une concertation avec tous les départements ministériels concernés (Equipement, Tourisme, Environnement, municipalités).
Globalement, près de 24 projets lacustres ont été retenus. En voici les plus importants.
Pour le court terme, cinq projets ont été retenus dont les deux précités. Il s’agit de projets de restaurants fixes sur pilotis et de navette touristique (promenade sur des bateaux utilisant une énergie non polluante de type électro-solaire), d’un projet de station nautique à téléski déjà confié à un promoteur.
Pour le moyen terme, l’attraction sera sans doute la construction sur pilotis d’un hôtel flottant.
Et enfin pour le long terme, l’accent sera mis sur des projets à développer en face de la zone nord-ouest et sud-ouest des berges du Lac nord, plus exactement du terrain qui s’étend de l’actuel club de la SPLT (entrée actuelle du lac 1) à la gare de Tunis Marine “TGM“. Du business en vue.
Au total, quelque 3 millions de mètres carrés à valoriser en installations de loisirs, résidences, immeubles pour bureaux et autres.
Points d’orgue de cette extension à l’ouest, voire cerise sur le gâteau, la possibilité de valoriser le fort espagnol Chikly et le prolongement de la corniche actuelle pour joindre l’avenue Habib Bourguiba du côté du TGM. De quoi faire rêver les Tunisois du centre de la capitale et ses environs.
Il faut reconnaître qu’avec de tels projets, le centre-ville de Tunis -déjà bien loti au niveau de l’avenue Mohamed V par les beaux bâtiments administratifs (Banques, offices, ministères, grosses entreprises publiques…), la Cité de la culture et de beaux hôtels de dimension internationale- est en passe de s’ériger en une zone de loisirs et de divertissement fort attractive digne d’une métropole.