“La Banque centrale de Tunisie ne dispose ni des prérogatives de la douane, ni de celles de système judiciaire, encore moins du système sécuritaire. La BCT ne peut pas intervenir pour lutter contre l’entrée illégale de capitaux, car il s’agit là d’une affaire de sécurité nationale”, a indiqué le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, mercredi après-midi, devant la Commission des finances de l’ARP.
Il a précisé que la Banque centrale ne peut intervenir qu’en cas où “des déclarations de soupçons” de blanchiment d’argent, émis par les banques de la place, lui sont adressées.
Intervenant lors de la séance d’audition des membres de la Commission tunisienne des analyses financières à l’ARP, Ayari a assuré que “la BCT n’est pas autorisée à contrôler les fonds gérés par les associations, car il s’agit là essentiellement, de prérogatives du gouvernement”.
“La BCT n’est autre qu’un superviseur des banques”, a-t-il réitéré, appelant à ne pas obliger l’institut d’émission, à assumer des prérogatives plus larges que celles qu’il assume vraiment.
Evoquant l’affaire du classement de la Tunisie par le Parlement européen sur la liste noire des Etats susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, le gouverneur de la BCT a admis que la CTAF s’est retrouvée au cœur de tout un système, où son travail a été fortement lié à celui de l’ensemble des ministères de souveraineté “dont le calendrier n’est pas le même que celui de la CTAF”, alors que la Tunisie était menacée de figurer dans ce genre de listes noires.
Enfin, le gouverneur a estimé que la CTAF doit être dotée de tous les moyens nécessaires afin d’assumer pleinement ses prérogatives, indiquant que cette structure devrait être rattachée au ministère de Justice au lieu de la BCT, dans la mesure où le domaine de son intervention est surtout légal et judiciaire.