“Nous appelons au lancement d’une enquête pour connaître les véritables responsables du classement de la Tunisie, par le Parlement européen, sur la liste noire des Etats susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme”, a indiqué, mercredi 14 courant, Mongi Rahoui, président de la Commission des finances, de la planification et du développement à l’ARP.
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de la première séance d’audition de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), par la Commission des finances, Rahoui a estimé que ce classement résulte d’une responsabilité collective, qui doit être assumée par l’ensemble des parties concernées, notamment la partie gouvernementale, et plus précisément le pouvoir exécutif.
Pour le député, “le limogeage de Chedly Ayari est une décision dangereuse et précipitée et qui reflète la mauvaise gouvernance de l’actuel gouvernement”…”Cette décision aurait dû être prise suite à des dysfonctionnements au niveau de son rôle en tant que gouverneur, ou au niveau de l’une des missions qui lui sont confiées, d’après le statut de la BCT, et non pas suite à cette affaire de classement”.
Dans ce cadre, le député estime que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, est le premier responsable de ce classement, affirmant qu’il aurait dû “présenter sa démission”.
Rahoui a avancé que le chef du gouvernement “a essayé, via la décision du limogeage du gouverneur de la BCT, de se dérober à ses responsabilités”.
Il a toutefois tempéré ses propos, arguant que “cette responsabilité ne doit pas se traduire obligatoirement par le retrait de la confiance de l’actuel gouvernement”.
Il est à noter que le gouverneur de la BCT et président de la CTAF, Chedly Ayari, avait souligné, lors de cette même séance d’audition, que plus de 50 correspondances ont été envoyées par la CTAF au gouvernement pour l’avertir d’éventuels classements de la Tunisie dans plusieurs domaines.
“Jusqu’à présent, la décision de limogeage de Chedly Ayari ne fait pas l’unanimité de la majorité des membres de la Commission des finances de l’ARP. Il s’agit d’une décision politique où les partis vont intervenir, chacun selon ses convictions”, a fait savoir Rahoui.
Il n’a pas écarté l’hypothèse du report de cette affaire (le limogeage du gouverneur de la BCT), jusqu’à l’achèvement de l’enquête sur cette question.
Demain jeudi, l’ARP va tenir une séance plénière pour examiner la décision de limogeage du gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, et une autre séance se tiendra, jeudi après-midi, pour approuver la nomination du nouveau gouverneur de la BCT, Marouane Abassi.