Le projet de loi organique N°103/2017 relatif à la création du programme “Amen Social” pour la promotion des catégories pauvres et à revenu limité a été “élaboré dans la précipitation, ce qui s’est répercuté négativement sur son contenu”, estime le sociologue Ahmed Belaid Awled Abdallah.
Invité par la Commission parlementaire de la santé et des affaires sociales pour faire part de ses observations concernant ce projet de loi, le sociologue a souligné que ce texte du ministère des Affaires sociales présente une série de lacunes au niveau des concepts.
“Le concept de protection sociale ne peut pas se limiter aux catégories démunies et à revenu limité, mais doit englober d’autres catégories comme les chômeurs et les personnes à besoins spécifiques”, a-t-il fait valoir.
Il a également souligné que le concept de pauvreté et des personnes à revenu limité reste flou, appelant à la nécessité de revoir ces concepts afin de déterminer les catégories cibles de ce programme.
Selon lui, le texte en question évoque l’instauration d’une nouvelle approche du modèle social, or, “il présente les mêmes caractéristiques que l’ancien modèle”.
Le sociologue met l’accent sur la nécessité d’accorder plus d’intérêt à l’économie sociale et solidaire et de rationaliser les dépenses publiques, faisant observer que l’Etat gaspille d’importantes sommes d’argent.
Il propose, par ailleurs, d’introduire dans ce texte de loi un article qui prévoit la création d’une agence nationale de développement social dont la mission sera d’organiser des programmes d’aides financières.
Les députés se sont prononcés en faveur de ces observations, soulignant leur engagement à réviser ce projet de loi afin qu’il puisse venir en aide à toutes les catégories démunies.